Lifelong Learning Programme

This project has been funded with support from the European Commission.
This material reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein

Also available in:

Success Stories

Homepage > Database > Success Stories

TITLE OF THE SUCCESS STORY
La directrice négocie avec la Justice
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Headmaster
SCHOOL TYPOLOGY
Lower Secondary School
THEMATIC AREA
School bullying
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
Dix élèves âgés d’environ 13 ans : la victime et ses agresseurs. Les parents de la victime. La directrice.
Quand, où et comment l’histoire a eu lieu

Les faits se déroulent au sein d’une classe de deuxième année, dans le courant de l’année scolaire 2004-2005.
Au début, 9 garçons voulaient empêcher un dixième de se joindre à leur groupe en fermant le cercle, en se déplaçant, … Puis comme l’élève « s’obstinait » à vouloir adhérer au groupe, les autres se sont montrés « plus persuasifs » en paroles tout d’abord, puis en actes.
L’élève a subi des brimades, d’abord verbales, puis des bousculades. Au fil du temps, les « manifestations de rejet » ont été plus «persuasives » pour en arriver à un « déculottage » effectué dans la classe, celle-ci étant malheureusement située dans une zone de l’école moins accessible, « à l’abri des regards ». Le but recherché était que l’élève comprenne que sa présence n’était pas souhaitée dans le groupe des 9 amis.
Les faits ont été connus mi-mars 2005 lorsque les parents de la victime ont averti un membre de la direction à l’occasion d’un souper organisé à l’école. Depuis plusieurs jours, ils s’étaient aperçus que « quelque chose n’allait pas » et finalement leur fils a raconté ce que ses condisciples lui faisaient.
L’école leur a signalé que, vu la gravité des faits, ils pouvaient porter plainte.
Ils se sont rendus au bureau de police de leur localité, mais ils ne se sont pas sentis écoutés. Ils se sont alors tournés vers leurs connaissances et ont porté plainte le lundi matin au Parquet.
Bien que l’école comprenne l’attitude des parents face à ce qu’avait subi leur enfant, elle n’a jamais imaginé qu’ils déposeraient plainte dès le lundi matin et que, de plus, celle-ci serait déposée « en haut lieu ».
Les membres de la direction ont convoqué les parents des 9 garçons pour les informer des faits et les prévenir que les parents de la victime avaient déposé plainte et que, dès lors, les « agresseurs » seraient entendus. Les 9 élèves ont effectivement été convoqués au Palais de Justice. Le but était de les sermonner, de les amener à prendre conscience de la gravité des faits et de la nécessité d’une réparation.
La directrice s’est entretenue à plusieurs reprises avec la Substitut du Procureur du Roi afin que la réparation se fasse à l’intérieur de l’établissement. Ce qui a été accepté.
Le jugement a été prononcé fin juin 2005 : les 9 élèves devaient se réunir tous les 15 jours en présence du titulaire de leur ancienne classe durant une période couvrant un trimestre scolaire. Ils ont été amenés à réfléchir sur la portée de leurs actes et à produire un document qui permettrait à la direction d’être informée des comportements et des endroits « à risques » au sein de l’établissement. Ils ont dès lors mis sur pied une enquête distribuée à tous les élèves de l’Institut afin de savoir quels étaient les « lieux à risques » dans l’établissement.
Hélas, pour des raisons indépendantes de la volonté des parties, les choses n’ont pu être mises en place avant le second trimestre de l’année suivante, soit en janvier 2006.
On peut considérer « l’affaire » clôturée vers avril 2006, près d’un an après les faits.

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.

• La victime a pu exprimer son problème et reprendre une scolarité normale. Elle a poursuivi sa scolarité dans l’établissement durant encore 2 années. Puis, les parents ont fait le choix de l’inscrire ailleurs car leur fils vivait toujours mal le regard que ses anciens « agresseurs » portaient sur lui.
• Le fait d’être convoqué par la justice a marqué l’esprit des harceleurs. Ils ont pris conscience de leurs actes. Ils ont tous poursuivi leur scolarité au sein de l’école.
• La directrice a pu établir une véritable collaboration avec les autorités judiciaires et obtenir que la réparation se fasse au sein de l’école.
• Des mesures ont été prises pour que ce type d’événement ne se reproduise plus.

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès

• La victime est perturbée. Les parents s’aperçoivent d’un changement de comportement et leur fils finit par se confier à eux.
La victime ne pouvait pas admettre être mise à l’écart du groupe de 9 copains. Elle était prête à tout pour se faire accepter.
Cet élève a toujours souffert d’un problème d’intégration et de reconnaissance. Il a régulièrement cherché à se faire accepter par le groupe des 9 garçons, même après les faits. Mais sans y arriver.
La victime a un frère jumeau dans une autre classe. Celui-ci n’a jamais rencontré de problèmes similaires.
• Les harceleurs n’avaient pas conscience de la gravité de leurs actes. Ils avaient pour seule motivation de former un groupe d’amis et ils en « interdisaient » l’accès à d’autres. Ils n’ont pas délibérément choisi une victime.

La situation économique et sociale de la famille impliquée

Etant donné le statut social des parents de la victime (le père exerce une profession libérale), ils avaient parmi leurs connaissances des personnes travaillant dans le milieu judiciaire.
Il se peut que la personne contactée au Parquet n’ait pas voulu laisser tomber l’affaire par sympathie vis-à-vis des parents ou par loyauté puisqu’il s’agissait de connaissances et ce, d’autant plus, que la police locale n’avait pas jugé bon de poursuivre.
De ce fait, les choses se sont « emballées ». Le Parquet a ouvert un dossier judiciaire qui ne se justifiait pas. Il aurait tout aussi bien pu renvoyer le dossier à l’école tout en proposant de collaborer à la fixation de la sanction.
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès

La détermination de la directrice a été prépondérante. Elle a traité l’entièreté du dossier :
• Elle a pu établir une réelle collaboration avec les autorités judiciaires, ce qui a permis que la réparation se fasse au sein de l’école. Sans cette collaboration, il n’y aurait eu que la convocation « pour faire peur » et donc pas de réparation. L’affaire aurait été classée sans suite.
• Elle a mis en œuvre le jugement.
• Elle a fait aménager les locaux. Des « zones à risques » ont ainsi été interdites d’accès à certaines heures.
• Elle a organisé, avec l’aide du PMS, des séances d’information sur le respect, l’acceptation des différences ainsi que les dispositifs d’écoute et de soutien mis en place au sein de l’école (notamment, une « cellule d’écoute » composée de professeurs volontaires).
Depuis les faits, le PMS organise à l’attention de tous les élèves de 1ère, une animation sur l’estime de soi, savoir dire non, comment se défendre face au racket, brimades…
• La titulaire a été avertie des faits. Elle a pu jouer le rôle de référent auprès des autres professeurs afin d’avoir une attitude commune devant la classe et de recréer un climat de confiance et de travail.
• Lors des réunions de fin d’année et de rentrée, en s’appuyant sur le cas vécu, la direction rappelle aux membres du corps professoral ses obligations à respecter et faire respecter le ROI.
• Les années suivantes, les élèves concernés n’ont pas été inscrits dans la même classe.

Toutefois, cette expérience n’est pas restée sans impact. Tous les acteurs scolaires en ont souffert :
• La victime a eu besoin de l’aide d’un psychologue pour l’amener à travailler son besoin de reconnaissance par les autres.
• Puisque la sanction devait être prise par une autorité judiciaire, les délais ont été plus longs que si le dossier avait été traité à l’intérieur de l’établissement.
Cette lenteur de la procédure judiciaire a donné lieu à une résolution du problème près d’un an après la découverte des faits. Elle a fait perdurer inutilement des tensions entre les différents acteurs, ainsi que le mal-être de la victime comme des agresseurs.
• Du fait qu’une plainte a été enregistrée et que l’appareil judiciaire s’est mis en marche, l’école n’avait pas « la main » sur la gestion du dossier. Il a fallu négocier avec les autorités judiciaires.
• La plainte déposée par les parents était excessive, mais on peut comprendre leur souffrance face aux humiliations subies par leur fils.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués

Il n’y a pas eu d’interactions entre les acteurs scolaires :
• La victime a averti ses parents.
• Les parents de la victime ont averti l’école et porté plainte directement auprès de la justice.
• Les parents des agresseurs ont été avertis par la direction. Tout en désapprouvant le comportement de leurs enfants, ils ont trouvé la convocation devant la justice disproportionnée. Ils estimaient que la victime avait, elle aussi, une part de responsabilité dans ce qui est arrivé. Mais ils n’ont pas fait pression pour que les parents de la victime retirent leur plainte.
L’interaction a eu lieu entre les autorités judiciaires, les parents des harceleurs (étant donné le jeune âge de leurs enfants) et la directrice.


Si l’école avait pu gérer l’affaire entièrement :

• Elle aurait signalé aux auteurs et à leurs parents que les faits dont ils s’étaient rendus coupables sont punissables par la loi mais que le problème serait traité en interne.
• Elle aurait analysé avec les 10 jeunes ce qui dans le comportement des uns et des autres a fait que l’on en est arrivé là.
• Elle aurait provoqué une rencontre entre victime et agresseurs hors de la présence des parents, pour que la victime puisse dire à ses agresseurs le mal qu’ils lui avaient fait.
• Elle aurait insisté pour que les auteurs présentent des excuses, ce qui ne s’est pas fait dans le contexte d’une interpellation devant des inspecteurs de police qui « ont sorti le grand jeu pour faire peur aux jeunes ».
• Enfin, elle aurait « travaillé » avec la victime sur des thématiques en lien avec ce qui s’est passé pour qu’il retire lui aussi des enseignements de ce qu’il a vécu. Pourquoi a-t-on besoin de reconnaissance ? De la part de qui ? Jusqu’où aller pour assouvir ce besoin ? comment se faire respecter ? … Bien que la victime ait été suivie par un psychologue, a-t-elle eu l’occasion de s’interroger sur la façon dont elle entrait en relation avec les autres ?

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience

L’ampleur qu’a prise cette affaire invite aux recommandations suivantes :
• Il faut toujours garder le contact avec les parents pour éviter « l’emballement » (judiciaire, par exemple), avec le risque pour l’école de « perdre la main » sur la résolution du problème et la réparation.
• Régler les problèmes en interne avec l’aide de spécialistes est préférable au recours à la justice. C’est une décision extrême qui peut avoir des conséquences négatives pour tous les acteurs scolaires.
• Le temps de réaction de l’école, l’écoute de la demande, ainsi que la place accordée à l’émotionnel sont primordiaux. Ils favorisent la résolution du problème et permettent d’en limiter l’impact négatif.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.