Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
Ecole citoyenne
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Student
SCHOOL TYPOLOGY
High Secondary School
THEMATIC AREA
School bullying
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
La victime, Dorian. Le harceleur principal, Kevin. Les « mousquetons noirs », élèves-médiateurs (les bons citoyens de « l’école citoyenne »). Le « conseil de citoyenneté », organe paritaire (élèves/équipe éducative), chargé de la résolution du conflit.
Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
L’arrivée d’un nouvel élève dans une école où 3 jeunes ont la réputation de « caïds » et de « rouleurs de mécaniques » a déclenché le harcèlement.
Les faits de harcèlement démarrent dès le début de l’année scolaire 2011-2012, dans une classe du deuxième cycle de l’enseignement secondaire spécialisé. La classe ne comporte que des garçons, âgés de minimum 15 ans.
Un nouvel élève, Dorian, a rejoint la classe. Il fume et propose amicalement des cigarettes aux autres élèves, s’imaginant, qu’en retour, il en recevra lui aussi.
Très vite le geste de courtoisie se transforme en demande récurrente de la part de trois garçons : « passe-moi une clope ».
Le phénomène s’amplifie, 3, 4, 5 fois par jour (avant l’heure devant l’école, à 10h, à midi, après l’école, …), sans jamais de retour.
Dorian commence à en avoir marre, mais ne sait pas bien l’exprimer. Le garçon devient nerveux, se renferme, détruit son travail à l’atelier.
Un éducateur repère le manège et intervient pour le faire cesser.
Le harcèlement prend alors un tour plus discret et les menaces apparaissent : « si tu en parles, je te frappe ».
Malgré tout, Dorian en parle à sa maman qui contacte le Directeur. Elle l’informe que « son fils se fait racketter ».
Pour régler le problème, le Directeur va faire appel au « conseil de citoyenneté » mis en place dans l’école.
Dorian se présente très nerveux au « conseil de citoyenneté », où on discute tous ensemble (élèves-médiateurs « mousquetons noirs », professeurs, éducateurs, harceleurs, harcelé) autour d’une table. Dorian y est confronté à ses racketteurs, les uns après les autres. Il leur exprime son sentiment, à savoir qu’il aimerait qu’on lui rende la pareille lorsqu’il offre une cigarette. Le conseil mise sur la prise de conscience des agresseurs, ainsi que sur leur bonne foi.
Ceux-ci reconnaissent les faits. Toutefois, Kevin, le harceleur principal, le prend mal et il poursuivra le harcèlement. Le deuxième harceleur promet, quant à lui, de faire un effort. Au cours de la journée, il va s’excuser auprès de Dorian et lui serre la main. Le troisième harceleur, se propose lui aussi de faire un effort.
A la suite de ce premier « conseil de citoyenneté », les « mousquetons noirs », prennent en charge Dorian. Ils veillent sur lui de loin et lui servent, en quelque sorte, de protecteurs.
Un deuxième « conseil de citoyenneté » est organisé en l’absence de la victime et des agresseurs. Les « mousquetons noirs » confirment que le harcèlement continue. Ils ont pris l’initiative d’en parler avec Kevin, mais sans résultat. L’éducateur confirme aussi l’escalade. Le conseil décide alors de passer à une phase de sanction.
Pour ce faire, un troisième « conseil de citoyenneté » est convoqué auquel sont invités le professeur d’atelier (avec lequel Kevin passe près de 20h par semaine), Kevin ainsi que son éducateur d’insertion, car Kevin est en phase de réinsertion après un passage en IPPJ (Institution Publique de Protection de la Jeunesse).
Le conseil lui rappelle les faits ainsi que la mise en garde qui lui a été faite. Avec l’aide de l’éducateur d’insertion, le conseil lui fait comprendre que son comportement est inacceptable, tout en positivant sur ses travaux scolaires.
Une sanction/réparation lui est infligée. Il doit s’excuser de manière sincère auprès de Dorian et accepter la légitimité de la démarche effectuée par celui-ci auprès du « conseil de citoyenneté ». Il doit reconnaître ses torts. En outre, il sera suivi par son éducateur d’insertion. S’il recommence, il risque gros : retourner en IPPJ.
Le harcèlement a duré une quinzaine de jours.

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• Le harcèlement n’a pas duré. Tant la victime que les harceleurs ont été rapidement pris en charge : le « conseil de citoyenneté » s’est réuni à 3 reprises et les « mousquetons noirs » sont directement intervenus comme médiateurs et soutien à la victime.
• La victime a pu exprimer son problème et reprendre une scolarité normale.
• Le harceleur principal a bien évolué. Au terme du dernier conseil, Kevin a pris conscience de ses actes et a réalisé la réparation. Depuis, tout va bien dans la classe. Kevin s’est même inscrit sur les listes électorales du prochain « conseil de citoyenneté », pour représenter les élèves du deuxième cycle durant un an. Il est également prêt à accepter le fait de ne pas être élu.
Le deuxième et le troisième harceleur ont arrêté les faits dès la mise en garde du premier « conseil de citoyenneté ».
• Le problème a été résolu en douceur.
• L’école s’est inscrite dans un cadre purement éducatif.

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès
• La victime est perturbée. Dorian qui ne sait pas bien exprimer son problème devient nerveux, se renferme et finit par détruire son travail à l’atelier.
• Le harceleur principal a un passé difficile. Kevin est sorti d’un IPPJ (Institution Publique de Protection de la Jeunesse – centre fermé qui resocialise les jeunes délinquants) peu avant les vacances scolaires et est suivi par un éducateur d’insertion pour sa rentrée en famille et son intégration scolaire.
En famille, il est livré à lui-même. Il s’est trouvé une « bande » qui l’influence négativement et le protège.
A l’école, il se doit d’être irréprochable (arriver à l’heure, participer au cours, avoir un comportement correct, …), sinon il pourrait retourner à l’IPPJ.
• Le second harceleur est impressionnant car il est grand et fort. Il a une réputation de caïd. Mais, s’il intimide, il n’agit pas spécialement.
• Le troisième harceleur « roule les mécaniques », mais est un « suiveur ». Il est plus limité intellectuellement que ses congénères.
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
• C’est grâce au dispositif « école citoyenne » que le problème a trouvé une issue positive pour tous les acteurs. Dans cette démarche, les élèves construisent les lois et les font respecter grâce à un « conseil de citoyenneté » élu démocratiquement.
A l’école concernée, le « conseil de citoyenneté » est composé de 13 représentants : 4 élèves, 2 professeurs, 1 éducateur, 2 coordinateurs, le directeur, ainsi que 3 « mousquetons noirs » : « élèves irréprochables, qui ont obtenu toutes les compétences de savoir-être souhaitées » (il faut un an et demi pour obtenir le mousqueton noir et jouer un rôle dans l’école. Au départ, on est « mousqueton gris »).
Au sein du conseil, l’école essaye de garder une équité entre élèves et adultes. Elle met l’accent sur le fait que la parole d’un élève égale celle d’un adulte. Il y a débat autour de la table et tout le monde est écouté.
L’objectif de ce dispositif est de réagir préventivement à la violence en impliquant directement les élèves. Ils respecteront plus vite les règles de vie qu’ils mettent en place plutôt que celles qui leurs sont imposées.

• Cette démarche est intéressante car elle permet une résolution en douceur du problème. La recherche de solution se fait de manière progressive (on ne tranche pas dans le vif) et dans le respect mutuel. Il n’y a pas de stigmatisation du harceleur.
L’école fixe les limites tout en préservant et en recherchant la valeur de chaque élève. La sanction est avant tout un outil de responsabilisation, de progression individuelle, de prise de conscience des faits, de leur gravité et de leurs conséquences. La sanction étant menée à son terme, elle prouve à tous que l’élève a compris sa faute.
Dans le cas de Kevin, la réparation peut paraître légère. Mais pour les responsables de l’école, elle peut être faible et avoir un grand effet si elle vient de l’agresseur.
Si l’école avait opté pour une gestion plus traditionnelle de la plainte, celle-ci aurait probablement abouti au renvoi définitif de Kevin. Il n’aurait probablement rien compris et aurait peut-être poursuivi son harcèlement à l’extérieur de l’enceinte de l’école.
Les conséquences pour la victime seraient encore plus importantes et peut-être plus douloureuses. Il y aurait peut-être moins d’ennuis à l’école, mais les responsables de l’école auraient simplement déplacé le problème, sans faire leur travail d’éducation à fond.
• Si cette démarche est intéressante, elle ne se met toutefois pas en place sans difficultés :
 « peurs » d’un certain nombre d’enseignants de perdre leur position de « maître » dans leur classe, de devoir se justifier devant un « jury » composé d’élèves, de devoir en faire plus alors qu’ils sont déjà épuisés, … Toutes ces peurs sont autant de freins à la bonne marche du dispositif.
 Une communication claire et fréquente est essentielle, autant avec les enseignants que les élèves, en vue d’assimiler les nouveaux concepts et habitudes et de diffuser les infos relatives au bon déroulement du dispositif. Malheureusement, l’école est un lieu où la communication est difficile.
 La démarche demande beaucoup de disponibilité et d’énergie, tant pour son installation que son bon fonctionnement. Si trop peu de personnes s’impliquent (ou s’impliquent de manière trop inégale), le dispositif perd de la vitesse comme de l’efficacité. Ce qui peut introduire un sentiment d’impunité dans le chef des élèves.

Chaque école doit donc inventer la formule et les procédures qui lui conviennent. Il faut les co-construire « pas à pas » avec les enseignants pour qu’ils deviennent acteurs du dispositif.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
La résolution du problème via la démarche « école citoyenne » engendre de nombreuses interactions entre tous les acteurs scolaires :
• Le directeur rencontre Dorian et lui explique le fonctionnement du « conseil de citoyenneté ». Il le rassure, car celui-ci a peur d’être une « balance ».
• L’éducateur prend le relais du Directeur pour convaincre Dorian de participer au « conseil de citoyenneté ».
• « Les mousquetons noirs » soutiennent Dorian et plus particulièrement l’un d’entre eux, membre de sa classe. Ce sont également eux qui, avec l’aide de l’éducateur, ont fait exprimer à Dorian son problème.
• Les « mousquetons noirs » ont pris des initiatives à l’égard de l’agresseur pour essayer de résoudre le problème. Ils ont averti les responsables de l’école de l’échec de leur médiation.
• Les harceleurs ont fait des excuses sincères sans toutefois manifester d’empathie à l’égard de la victime.
• Le titulaire de la classe est membre du « conseil de citoyenneté ». Il a participé à l’ensemble du processus de résolution du problème.
• Le professeur d’atelier qui avait d’abord pris parti pour l’agresseur (Kevin était un de ses élèves qui avait déjà assez de problèmes) a été invité au « conseil de citoyenneté » et s’est rallié aux décisions prises.
• Le Directeur a été informé le premier des faits de harcèlement. Il a délégué la résolution du problème au « conseil de citoyenneté » et a participé à celui-ci.
• La maman de la victime a été informée par son fils et a directement pris contact avec le Directeur. La maman de l’agresseur a été informée par l’éducateur d’insertion.
• Les parents ne sont pas intervenus dans la résolution du problème. Ils sont informés de la démarche « école citoyenne » mise en place par l’école.

Décrire l’action des politiques éducatives, au niveau local, régional ou national
La mise en place du dispositif « école citoyenne » est porteuse d’un potentiel étonnant par rapport aux priorités du « Décret Mission » de l’Enseignement au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles et elle participe à l’accrochage scolaire :

• « Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne »
Cette priorité se retrouve dans l’impact principal du dispositif : un environnement où les acteurs se sentent bien et en sécurité, une école « pacifiée » où il fait bon vivre. Que les élèves se sentent mieux pour apprendre et les adultes pour enseigner et éduquer est une préoccupation constante du dispositif.
• « Développer des savoirs et des compétences qui rendent les élèves aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle ».
A travers l’encouragement à faire des élèves des acteurs dans le cadre complexe de l’école, le dispositif vise aussi à les amener à prendre une place active dans la société. Il faut plus qu’un diplôme pour réussir dans notre société, il faut aussi être capable de s’y mouvoir, d’interagir avec des acteurs variés, …
• « L’apprentissage de la citoyenneté et de la manière de vivre en démocratie »
Cette priorité se retrouve dans le fonctionnement même du dispositif : les élèves ne sont pas simplement informés de ces notions, ils les vivent et les confrontent au quotidien avec la prétention de développer un système efficace pour gérer harmonieusement une collectivité.
• « Assurer à tous les élèves des chances égales d’émancipation sociale »
Le dispositif vise non seulement à être égal et juste, mais aussi à inviter tous les élèves, dès leurs moments de vie à l’école, à se libérer de leur statut de spectateurs pour celui d’acteurs.
Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Le dispositif « école citoyenne » est transférable à n’importe quelle école/institution pour peu que ses acteurs adhèrent à la charte du MIEC (Mouvement des Institutions et Ecoles Citoyennes):
- Site MIEC : http://www.miec.be/crbst_8.html
- Articles de référence pour aller plus loin :
HTTP://ISFCONCIT.JIMDO.COM/LES-GRANDS-PRINCIPES/POUR-ALLER-PLUS-LOIN/

En Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe déjà tout un réseau d’écoles et institutions (une cinquantaine à ce jour) qui ont mis en place un dispositif de ce type.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.