Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
Arrivée d’un nouveau directeur et mise en place d’un « espace d’accrochage scolaire interne »
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Headmaster
SCHOOL TYPOLOGY
Lower Secondary School
THEMATIC AREA
Integration of immigrants students
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
Directeur, enseignants.

Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
Ecole d’enseignement technique et professionnel implantée dans un quartier à forte population immigrée et défavorisée. Cette école est cotée à un indice socio-économique de -1,3. C’est la seule école de la ville avec ce profil de « ghettoisation ».


A son arrivée (année scolaire 2010-2011), le nouveau directeur réorganise l’école :
• Suppression du préfet de discipline (méthodes anciennes et à bout de souffle) au profit de 4 éducateurs en proximité immédiate des élèves. Ils gèrent la problématique du « vivre ensemble » et la discipline (gestion au cas par cas, notes journal de classe, rapport d’incident, rapport d’explication et de réparation…).
• Soutien pédagogique ainsi qu’à la formation de l’équipe éducative par des conseillers externes : formation des professeurs sur les notions de sanction et d’autorité suite à la réorganisation opérée, travail sur l’équipe des professeurs, développement de projets.
• Création d’un dispositif de lutte contre le décrochage et la violence au sein de l’école (l’EASI), au terme d’une démarche réflexive menée avec l’équipe éducative.


Qu’est-ce que l’EASI ?
L’EASI est un « Espace d’Accrochage Scolaire Interne », une classe de l’école qui porte un autre nom.


Ce dispositif permet d’accueillir temporairement les jeunes qui éprouvent de grandes difficultés. Il est réservé aux élèves qui n’ont pas leur place dans la classe traditionnelle : ceux qui explosent en raison de la problématique familiale et sociale (prison, décès, …) ou qui ne sont pas en capacité d’apprentissage (comme par exemple, écrire sur une feuille).



L’entrée dans « l’EASI » n’est pas une punition, mais une aide proposée au jeune. Elle est envisagée comme un partenariat entre l’élève, ses parents et l’école. Elle doit obligatoirement faire l’objet d’une décision d’un conseil de classe extraordinaire regroupant professeurs et directeur.



La finalité de l’EASI est d’offrir aux jeunes en difficultés une prise en charge particulière et adaptée, en pariant sur le maintien d’un lien entre le travail effectué dans cet espace et leur cursus scolaire traditionnel.



Les élèves peuvent intégrer l’EASI trois fois, durant l’année scolaire : en octobre (après les conseils de classe de fin septembre), en janvier et après les vacances de Pâques. Ils entrent dans l’espace pour une période définie de 3 mois (qui peut être renouvelable).



L’EASI a pour mission première de remettre les élèves en capacité d’apprentissages scolaires, de les réintégrer en classe :
• Identifier les ressources et les points faibles des élèves, restaurer la confiance en soi, retrouver une motivation, développer un projet de formation.
• Rétablir une relation positive à l’école et ses acteurs, faire confiance à l’adulte, accepter son autorité.
• Retrouver un sens aux apprentissages par la pédagogie du projet, s’impliquer dans une vie de classe, intégrer un cadre de travail.



L’EASI poursuit également les objectifs suivants :
• Evoluer vers un comportement compatible avec une vie en groupe et en société : apprendre à s’exprimer, à gérer les conflits, à respecter les règles, désapprendre la fuite et la violence.
• Elargir son horizon de vie, se situer comme citoyen dans la société.



L'accompagnement est fait de moments individuels hebdomadaires d'écoute et d'évaluation pour permettre aux jeunes de (re)prendre confiance en eux ; de moments d'échanges journaliers, indispensables en terme de socialisation ; de moments de travail purement scolaire et, enfin, d'activités en groupe.



La semaine à l’EASI se déroule donc selon un rythme établi :
• De 8h à 10 h : activités scolaires
• De 10h à 12h : temps de parole et revue de presse.
• Deux après-midis par semaine sont consacrés au projet développé par l’élève (projet personnel ou d’équipe)
• Deux après-midis par semaine sont consacrés au sport et à une sortie (culturelle, éducative, citoyenne…)
• Tous les vendredis à midi, un apéritif thématique est organisé par les élèves (moment privilégié pour des rencontres profs-élève, profs-EASI, éducateurs-élèves,…)



La mise en ordre de l’élève qui fréquente l’EASI est organisée par sa classe :
• Le titulaire choisit chaque semaine un élève-parrain par élève à l’EASI
• Le lundi matin, on remet au parrain une farde et une photocopie de la semaine en cours du journal de classe
• Le parrain y rassemble les documents de cours reçus pour l’élève de l’EASI.
• Le parrain référence sur une feuille l’inventaire des exercices faits dans les manuels.
• Le professeur présent remplit la photocopie du journal de classe.
• Le parrain vient déposer la farde à l’EASI le vendredi lors de l’apéritif.

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
Au cours de l’année scolaire 2011-2012, l’EASI a accueilli une vingtaine d’élèves. Dans cette première version du dispositif, les élèves pouvaient intégrer l’espace à tout moment et y rester toute l’année scolaire.
Certains de ces élèves ont été réorientés vers d’autres établissements scolaires, notamment des CEFA (Centre d’Education et de Formation en Alternance), pour cinq d’entre eux. Deux élèves ont réintégré leur classe à temps plein. Deux élèves ont quitté l’école. Les autres ont terminé l’année scolaire dans l’EASI et y ont passé leurs examens.



Les bons résultats de cette première année d’expérience ont incité l’école à poursuivre le dispositif. Pour l’année scolaire 2012-2013, dans le souci d’optimaliser la prise en charge des jeunes, l’équipe de l’EASI a recadré le fonctionnement du dispositif. Elle accueillera 15 élèves maximum et pour des durées limitées.

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès.
Elèves en situation d’échec scolaire significatif : absentéisme, absence de motivation, mauvaise intégration dans la classe, relations négatives à l’autorité et aux pairs, problématique familiale et sociale, …
Les jeunes qui arrivent dans cette école n’ont majoritairement pas obtenu leur CEB et ont déjà connu l’échec et le redoublement. Sans projet professionnel particulier, ils aboutissent dans cette école pour divers motifs : leurs copains y sont, c’est près de chez eux, ils ont déjà « essayé » les autres écoles avoisinantes. Fatalistes, ils sont devenus très passifs par rapport à leur réussite scolaire.


La situation économique et sociale de la famille impliquée
La population de l’école est majoritairement composée de jeunes issus de milieux immigrés peu scolarisés, de 1ère, 2ème ou 3ème génération, d’origine maghrébine ou africaine, des quartiers proches de l’école.



Dans cette école l’inter-culturalité se vit au quotidien :
• 300 élèves d’origine étrangère, 40 nationalités différentes
• Quartier paupérisé : 63% des familles perçoivent des allocations sociales ou l’aide du CPAS (Centre Public d’Action Sociale)
• Elèves dont l’insertion sociale est limitée à leur quartier
• La marginalité du public scolaire fait que la loi de la rue règle les choses
• Les élèves attendent leurs 18 ans pour aller au chômage
• Les familles ont leurs normes, leur culture, l’école n’a pas à s’y immiscer, sauf si ça cloche dans l’école.
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
• La volonté du Directeur de prendre à bras le corps la problématique du décrochage scolaire et de s‘inscrire dans un démarche de projets. Le directeur a identifié un défi sur lequel il a mobilisé l’équipe éducative. C’est un leader encourageant son équipe à chercher des solutions et pas seulement à relever des problèmes.
• L’interaction permanente de l’EASI avec la classe de l’élève accompagné et l’ensemble de l’équipe éducative.
• L’octroi de subsides complémentaires a permis de professionnaliser le dispositif dès son démarrage.
Trois professeurs (1 temps plein, 2 mi-temps) ont été affectés au dispositif. D’autres professeurs (notamment le professeur de gymnastique) sont intervenus en appui.
L’équipe de l’EASI a également pu faire appel à des formateurs externes et a bénéficié d’une formation sur les « intelligences multiples ».
Deux locaux ont été aménagés et mis à disposition de l’EASI : un local de vie (dans lequel sont notamment pris des repas) et un local de travail (une classe).

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
Le fonctionnement du dispositif implique de nombreuses interactions :
• à l’interne, les contacts sont permanents entre l’équipe EASI et la classe d’origine (via le processus original de remise en ordre) ainsi qu’avec l’ensemble de l’équipe éducative (via l’apéritif thématique du vendredi, les conseils de classe, …) ou encore les parents (rencontrés chez eux si nécessaire) ;
• à l’externe, ce sont les collaborations avec les associations opérant dans le quartier, les services de police, les services de protection de la Jeunesse, les organismes divers pour les activités sportives et culturelles,…).



Signalons également une vidéo sur « l’intégration » réalisée par une classe de l’école en 2012, dans le cadre de la campagne « ma classe fait sa TV » organisée par le Ministère de l’enseignement.
Lien You tube : http://www.youtube.com/watch?v=YotRG4sD62M


Décrire l’action des politiques éducatives, au niveau local, régional ou national

Ce dispositif s’inscrit dans la reconnaissance de l’école en « encadrement différencié » par le Ministère de l’enseignement.



Système en vigueur depuis l’année scolaire 2010-2011 pour assurer à chaque élève du premier degré et du second degré (principalement la 3ème professionnelle, dont les élèves ont 33% de chance d’arriver à un diplôme) des chances égales d'émancipation sociale dans un environnement pédagogique de qualité.



Cette reconnaissance est fonction de l’indice socio-économique du quartier d’implantation de l’école (revenu par habitant, niveau des diplômes, taux de chômage, taux d’activité professionnelle, confort des logements, …).



Elle donne lieu à des moyens humains et financiers complémentaires et implique des synergies avec les associations locales et régionales agissant dans le quartier d’implantation de l’école.



L’école s’engage à renforcer la maîtrise des apprentissages de base et de la langue française en particulier, à lutter contre l’échec scolaire par la mise en œuvre de remédiation immédiate et de pédagogies différenciées, ainsi qu’à prévenir le décrochage scolaire et, ce faisant, les éventuels phénomènes d’incivilités et de violence.


En effet, au sein de l’EASI la prise en charge est multiple : intégration d’élèves immigrés, élèves présentant des difficultés d’apprentissage, élèves en relations négatives à l’autorité et aux pairs, …

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Ce dispositif n’est pas spécifique aux écoles reconnues en « encadrement différencié ». N’importe quelle école peut développer un projet identique.



Un groupe de travail composé de professeurs, d’éducateurs, de membres des équipes PMS et Médiation, …. se réunit en interaction avec la Direction, pour construire l'ossature du dispositif et en fixer les objectifs.



L'objectif principal d’un dispositif d’accrochage étant de « réconcilier l'élève avec l'école » (lutter contre le décrochage, contre la démotivation et aider le jeune en difficulté à changer ses représentations de l'école et de l'autorité).



Le dispositif varie d’une école à l’autre, en fonction de l’investissement et de la créativité de l’équipe éducative. Il évolue d’années en années car il donne de bons résultats.



Les prises en charge ont une durée très variable : pour certains jeunes une ou deux rencontres suffisent, pour d’autres 30 heures sont nécessaires. Dans d’autres cas encore, la prise en charge est beaucoup plus longue : 15 jours à trois semaines (renouvelable), voire 3 mois (renouvelable).



Le nombre de jeunes accompagnés est lui aussi très variable : de 10 à 70 jeunes par année scolaire, voire plus d’une centaine.



Le fonctionnement du dispositif nécessite différents moyens :
• Une équipe d’intervention pluridisciplinaire (enseignants, éducateurs, assistants sociaux, agent CPMS, médiateurs, collaborations avec des services externes)
• Des locaux adéquats (local de vie et local de classe, par exemple).
• Le financement du personnel mis à disposition et des activités de socialisation. Sur ce point, seules les écoles reconnues en « encadrement différencié » disposent de moyens financiers émanant du Ministère de l’enseignement. Pour les autres, c’est la débrouille pour obtenir d’autres subsides ou encore le bénévolat.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.