Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
Formation par les pairs
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Student
SCHOOL TYPOLOGY
Lower Secondary School
THEMATIC AREA
Students with learning difficulties
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
Le professeur, le groupe-classe.

Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
Ecole d’enseignement général, technique et professionnel située dans une zone industrielle en déclin, en périphérie de Liège. Année scolaire 2012-2013
L’expérience se déroule au sein d’une classe de 3ème professionnelle (3P), dans le cadre du cours d’informatique.


Le professeur passionné par le coaching et le travail en équipe développe la « formation par les pairs ». Il utilise cette technique pédagogique depuis quelques années car il veut travailler les « ressources » au sein du groupe-classe. Le professeur fait le pari que les élèves ont tous des ressources au niveau des compétences, des savoirs, des qualités humaines, …
La « formation par les pairs » permet de mettre en évidence chaque élève à un moment donné. Ainsi, un élève qui paraît moins brillant (élève à « petits moyens », élève « un peu limité », comme le décrivent les autres professeurs) peut à un moment donné expliquer un exercice à un condisciple qui a moins bien compris. Cette technique permet à chaque élève d’exister, d’avoir sa place dans le groupe quelque soient ses compétences.


Il n’y a pas de cours « ex cathedra », les élèves reçoivent des dossiers comportant des fiches théoriques et des exercices à réaliser.
Au début du cours, le professeur explique qu’ils peuvent s’entraider et comment on fait pour travailler ensemble et travailler de manière efficace. Un temps est également laissé aux élèves pour apprivoiser le dossier et s’exprimer (ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas, leurs forces, leurs réticences, le choix du point de matière qu’ils souhaitent travailler plutôt qu’un autre, la fiche théorique qu’ils souhaiteraient améliorer, …). Cette étape de co-construction pédagogique permet d’installer le « vivre ensemble ».


Chaque élève dispose d’un ordinateur pour réaliser son travail en autonomie. Lorsqu’un élève se trouve confronté à une difficulté, il se fait aider par son voisin ou par tout autre élève de la classe qui vient s’asseoir près de lui et prend le temps nécessaire à lui réexpliquer la matière. Les pairs apprennent à apprendre. Ils ne font pas le travail à la place de leurs condisciples mais les accompagnent (par exemple, le pair fait l’exercice avec son condisciple puis l’efface et l’élève le refait seul). L’apprentissage reste individuel.


Le professeur se positionne comme un acteur parmi les autres et à certains moments se rend volontairement indisponible pour susciter l’entraide et la collaboration entre élèves. Il n’est pas rare que des élèves viennent prendre la place du professeur devant le groupe-classe et réexpliquent un point de matière pour lequel celui-ci s’est mal exprimé (volontairement ou non). De la même manière, les fiches théoriques proposées par le professeur évoluent d’années en années, remaniées par les élèves.


Il y a des cours où le professeur n’intervient quasiment pas dans l’apprentissage. Les élèves travaillent en autonomie et s’aident entre pairs. Le professeur devient alors le garant du cadre, il rappelle les évaluations et les certifications à venir. Le processus mis en place va permettre à chaque élève de réussir son travail et de préparer les évaluations. L’évaluation est d’ailleurs toujours annoncée et expliquée par le professeur (date, critères, grille d’évaluation, …), « l’interro = pas de surprise ».


C’est un processus « win/win ». Tous les élèves réussissent (sauf ceux qui sont trop souvent absents). Ils acquièrent méthode de travail, autonomie, compétences, entraide, collaboration, … qui vont les armer pour la suite de leurs études. C'est primordial pour le professeur et « c'est tellement important de leur faire vivre des réussites ! ».

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• Les élèves réussissent
• Les élèves acquièrent des « savoir-faire » et des « savoir-être » précieux pour la suite de leur parcours scolaire : avoir un cours en ordre, travailler en autonomie, oser poser une question, s’exprimer devant l’ensemble de la classe, collaborer avec les condisciples, s’entraider, …
• Ils apprennent le « vivre ensemble », notion qui va bien au-delà du cours proprement dit
• Ils co-construisent le cours avec le professeur (enrichissement des fiches théoriques, ré-expliquation de la matière à l’ensemble de la classe, …). C’est la formation par les pairs jusqu’au bout !

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès
Les élèves arrivent au cours avec tous leurs « bagages » : difficultés familiales de tous ordres, difficultés personnelles, fatigue, stress, ...
Lors de l’entrée en 3P, certains élèves sont en situation d’échec scolaire significatif, d’autres n’ont pas obtenu le Certificat d’Etudes de Base (CEB), d’autres encore ont été exclus d’autres écoles, … Rares sont ceux qui ont fait le choix d’être là. Ils sont devenus très passifs par rapport à leur réussite scolaire.

La situation économique et sociale de la famille impliquée
L’école est multiculturelle : Maroc, Tunisie, Turquie, Italie, Espagne, … Les familles sont majoritairement défavorisées.
L’investissement des parents dans les études est à géométrie variable :
• Parents intéressés mais dépourvus de moyens
• Parents non impliqués dans les études : le jeune doit garder ses frères et sœurs, venir travailler au commerce, travailler en noir pour les aider, …
• Parents qui ne parlent pas ou peu le français et qui ont besoin de leurs enfants pour traduire
• Souffrance morale de la mère qui se retrouve seule quand son enfant va à l’école, …
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
• Le professeur se positionne en formateur et pas en enseignant. Il se voit comme un coach qui doit amener son équipe à réussir. Il impulse et les élèves réalisent. Toutefois, chacun conserve sa place. Le professeur n’est pas copain avec ses élèves, ni en classe, ni sur Facebook (à l’opposé d’autres enseignants plus traditionnels qui paradoxalement acceptent les élèves comme amis sur Facebook)
• Les élèves peuvent bénéficier d’un temps d’expression (parfois bien nécessaire au vu de leur réalité quotidienne)
• Les élèves peuvent choisir de travailler plutôt une matière qu’une autre en fonction de leur état d’esprit
• On prend le temps nécessaire pour faire comprendre la matière
• Le cours est co-construit par les élèves, ce qui en facilite la compréhension et l’appropriation
• Les élèves sont dans la réussite
• La démarche axée sur le « vivre ensemble » permet au professeur de découvrir et d’aborder d’autres problématiques liées au décrochage scolaire (violence, difficultés d’apprentissage, intégration, …)
• La démarche est encadrée par un conseiller externe (suivi et évaluation)


Le professeur est conscient qu’il peut y avoir une rupture pédagogique lors du passage en 4P, avec d’autres professeurs aux méthodes d’enseignement plus traditionnelles. Mais, pour lui, les élèves ont acquis des savoir-être et des savoir-faire qui leur permettront d’assumer la suite de leurs études.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
Les interactions se situent principalement au sein du groupe-classe. Le professeur se met volontairement en retrait pour laisser place à la communication et la collaboration entre élèves qui collectivement, en s’aidant mutuellement, vont apprendre la matière, améliorer les outils pédagogiques et favoriser la réussite de chacun.

Décrire l’action des politiques éducatives, au niveau local, régional ou national
L’école fait l’objet d’une reconnaissance en « encadrement différencié » par le Ministère de l’enseignement.


Ce dispositif est en vigueur depuis l’année scolaire 2010-2011 pour assurer à chaque élève du premier degré et du second degré (principalement la 3ème professionnelle, dont les élèves ont 33% de chance d’arriver à un diplôme) des chances égales d'émancipation sociale dans un environnement pédagogique de qualité.


La reconnaissance est fonction de l’indice socio-économique du quartier d’implantation de l’école (revenu par habitant, niveau des diplômes, taux de chômage, taux d’activité professionnelle, confort des logements, …).
L’école est reconnue en classe 2. Ce qui correspond à un indice socio-économique très bas.

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
La « formation par les pairs » est transférable dans tous les cours, mais elle ne se décrète pas du jour au lendemain. C’est un choix de méthode de travail qu’il faut adopter.
Il faut acquérir des compétences (« les clés pour communiquer, pour décoder »), se former (en Programmation-neuro-linguistique - PNL, par exemple), remplir son coffre à outils.
Le professeur qui souhaite faire ce choix doit d’abord s’interroger sur son type d’enseignement et se poser la question suivante : « quel prof. j’ai envie d’être ? ».

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.