Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE EXPERIENCE
FR : Moqueries, dessin insultant à l’encontre d’un élève studieux
NAME AND SURNAME OF THE TEACHER
Préfète de discipline
SUBJECTS TAUGHT
Préfète de discipline
TYPE OF SCHOOL
École secondaire d’enseignement technique artistique, de la région liégeoise
COUNTRY
Belgium
THEMATIC AREA
School bullying
DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
Classe de 4e année. Année scolaire 2010-2011, novembre à mars, soit 5 mois.

Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
• La victime : un garçon de 15 ans. Il fait partie du « groupe studieux » de la classe qui ne supporte plus les perturbations. Il est soucieux de bien faire. Il a endossé un rôle de redresseur de torts. Il a un sens aigu de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Il ne supporte pas l’injustice. Il attend beaucoup de réponses de l’adulte et si rien ne se passe, il intervient maladroitement et se met en danger. Il a un physique et une façon de parler qui dénotent un certain manque d’assurance.
• Le harceleur : un garçon de 15 ans. Il fait partie du « groupe cool » de la classe. Il semble avoir besoin d’exister. Il ne supporte pas les donneurs de leçons. II fait preuve d’assurance et sait argumenter son propos, même s’il n’est pas toujours juste. Il a une image plus « mode », dans sa façon de s’habiller. Ses parents sont séparés. D’après sa maman, le papa a peu de contacts avec son fils (il vit à l’étranger), il y a une forme de rejet. Elle pense que son fils n’est pas très heureux.
• Les suiveurs : deux autres garçons membres du « groupe cool ».

Description des faits
L’élève harceleur avait déjà été détecté comme un élève perturbateur et la classe était difficile. On percevait une mauvaise entente.
Les deux groupes de la classe se défiaient et se mesuraient depuis quelque temps. Certains élèves se plaignaient de l’attitude et des remarques de l’élève harceleur.
Un jour, un dessin insultant et évocateur (caricature à évocation sexuelle de l’élève harcelé) a circulé en salle d’étude.
Par la suite, il y eut des remarques, des moqueries, adressées en particulier à l’élève harcelé, qui était un peu le représentant du groupe des studieux.
Finalement, l’élève harcelé a débordé lors d’un cours en classe-atelier (où chaque élève a besoin de toute sa concentration pour réaliser son projet). Le groupe du harceleur faisait des bruits d’animaux et perturbait le cours. Il y a eu un affrontement entre les deux élèves (empoignade musclée). L’élève harcelé a finalement saisi l’élève harceleur à la gorge et lui a planté la tête sur le banc.

Actions menées pour identifier les causes des difficultés des élèves
Le Service de Médiation Scolaire de Wallonie est intervenu auprès de l’élève harcelé pour l’aider à trouver sa place dans le groupe-classe.

Actions menées pour résoudre la situation et problèmes rencontrés
• Par rapport à l’élève harceleur (appuyé par les deux suiveurs), il y avait un contexte de perturbation régulière des cours. Cet élève était déjà sous contrat de discipline d’une façon générale par rapport à son comportement en classe. Ce contrat comportait notamment « le respect des condisciples ». Il était donc régulièrement évalué.
Lorsque les remarques déplaisantes étaient entendues par le professeur et rapportées, elles étaient sanctionnées.
Il avait également reçu 4h de retenue pour le dessin insultant qu’il niait avoir exécuté.
• La préfète de discipline est directement mise au courant de l’empoignade par les élèves de la classe et un rapport d’incident est rédigé par le professeur.
La préfète informe les parents de l’incident et recevra le papa de l’élève harcelé pour une mise au point.
Les deux élèves fautifs sont immédiatement sanctionnés : le harceleur reçoit 4h de retenue pour la perturbation de la classe-atelier, le harcelé reçoit un jour de renvoi, le lendemain, pour son acte de violence.
• La préfète organise également une médiation entre les deux élèves (avec les conseils de la médiatrice scolaire présente dans l’établissement). Deux jours plus tard, démarre un voyage de classe d’une semaine et l’école ne souhaite pas en exclure les deux élèves.
Au cours de la médiation, les élèves s’exprimeront sur leur ressenti, leurs besoins ainsi que les solutions de sortie de crise. Un « gentlemen agreement » est conclu et signé par les deux élèves. Il porte sur le respect des condisciples et des conditions de travail en classe.
Les deux élèves seront du voyage et il n’y aura plus d’incident.

Résultats obtenus
• L’élève harcelé qui montrait des signes de fragilité et des difficultés d’intégration dans la classe a été suivi par une intervenante du Service de médiation scolaire. Le but de l’intervention étant d’aider cet élève à trouver sa place dans le groupe-classe et à réagir de façon appropriée et validée par le groupe. Il y a notamment eu des petites mises en situation.
• Les deux élèves ont échoué en fin d’année. Le harceleur a laissé entendre qu’il changerait d’établissement pour l’année scolaire suivante mais est finalement revenu. L’élève harcelé est lui aussi resté à l’école. Ils ont été placés dans deux classes différentes et se sont mis tous les deux en situation de réussite. Le conseil de classe a remarqué une amélioration dans le comportement et l’intégration des deux élèves.
• Il y a eu une demande au Centre psycho-médico-social suite à l’intervention d’élèves de la classe qui se plaignaient du manque de sérieux et de remarques déplaisantes de certains autres élèves. Le service a proposé aux élèves victimes d’être entendus et de travailler sur les réponses à donner face à certaines attitudes. Cette proposition est restée sans suite.
• La médiation scolaire est également intervenue pour conseiller la préfète de discipline dans le règlement du problème.

Soutien reçu par les condisciples, collègues, direction et parents
• Les parents ont été informés par leurs enfants ainsi que par la préfète lors de l’empoignade. Ils ont été convoqués pour une mise au point. Le père de l’élève harcelé a signalé que lui aussi avait des difficultés relationnelles dans son milieu professionnel. Les parents ont accepté les sanctions ainsi que la médiation organisée par la préfète. Les parents de l’élève harceleur n’ont pas porté plainte à la suite de l’empoignade.
• Entre les élèves, il régnait une mauvaise ambiance de travail ainsi qu’une méfiance permanente. Après l’empoignade, l’ambiance s’est améliorée. En tous cas, il n’y a plus eu de faits signalés, mais l’année touchait à sa fin.
Les élèves ont plus réagi par rapport au dessin et à l’empoignade (qui les a choqués). Ils étaient également touchés par l’ambiance de classe et le non-respect des conditions de travail. Ils se sont régulièrement plaints auprès de la préfète du comportement du harceleur (bruyant, agaçant, perturbateur,…). Pour eux, l’élève harceleur dysfonctionnait, surtout dans son attitude face au travail et dans son manque de respect de la discipline.
• Les enseignants vivaient la situation principalement par rapport aux débordements de l’élève harceleur à leur encontre. L’élève était sous contrat, ils l’avaient « à l’œil ».
La classe fonctionnait mal. Trois élèves perturbateurs, dont le harceleur, avaient été identifiés. La direction et la préfète avaient été sollicitées dans le cadre des conseils de classe convoqués spécialement sur ces trois élèves. Ceux-ci avaient dû s’y présenter et avaient été mis sous contrat disciplinaire. Tous les professeurs du conseil de classe étaient concernés et régulièrement présents aux conseils de classe d’évaluation des contrats.
• La direction était au courant de la situation et se renseignait régulièrement sur son évolution. Elle a avalisé les décisions de la préfète et organisé les conseils de classe spéciaux.

Points forts et points faibles de l’expérience
S’il s’agit bien d’un cas de harcèlement (agressions diverses, dans l’intention de nuire, pendant plusieurs mois), cette situation est surtout emblématique de la victime qui devient, à son tour, agresseur. Une victime qui explose et commet un acte insensé.

Points forts :
• La journée de renvoi infligée à l’élève harcelé apparaît comme une sanction forte, mais les écoles sont très réactives par rapport à la violence. On ne peut, en effet, légitimer la violence.
• L’appel aux services externes pour soutenir l’élève harcelé est adéquat.
• Le contrat disciplinaire de l’élève harceleur a plus ou moins bien fonctionné, malgré son évaluation régulière. Mais, on ne peut pas s’attendre à un changement radical parce qu’on met en place un contrat. C’est un système d’aide, et il faut aussi pouvoir voir les choses qui s’améliorent et qui vont bien.

Points faibles :
• L’élève harceleur s’est permis certains débordements dans certains contextes et n’a pas été suffisamment rappelé à l’ordre, ce qui a amené la victime à prendre « ses responsabilités ».
• La journée de renvoi de l’élève harcelé paraît disproportionnée par rapport aux 4h de retenue de l’élève harceleur. Dans la mesure où les deux élèves ont commis une faute grave, on aurait pu s’attendre à ce qu’ils reçoivent la même sanction.
• On peut regretter qu’il n’y ait pas eu d’intervention de la direction auprès de l’ensemble du groupe-classe pour « marquer le coup », pour rappeler aux élèves les règles de fonctionnement de l’école : droit à la sécurité et au bien-être pour chacun.
• L’élève harceleur n’a pas fait preuve de remords. Il a tendance à se poser en victime (suite à l’empoignade) et à minimiser ses propres actes. Il a émis quelques regrets et a fait quelques excuses. On n’a pas eu l’impression d’une grande remise en question de sa part. Un travail avec cet élève aurait vraiment été intéressant.
• Des éléments de contexte géographique et de cours ont favorisé l’incident.
Celui-ci a eu lieu lors d’un cours de classe-atelier d’une durée de 4h, qui a un rythme tout-à-fait différent d’une classe normale avec cours ex-cathedra. Il n’y a pas de récréation, certains travaillent en écoutant de la musique, … Les élèves ont un dessin à réaliser. Ils sont livrés à eux-mêmes et doivent gérer le travail.
Le local de classe n’est pas grand, il a des vitres sans tain, une lumière artificielle et surtout une très mauvaise acoustique (beaucoup de résonance). La moindre perturbation est dérangeante pour tout le monde.
Il y avait déjà eu trois incidents dans ce local, mais impossible d’en changer, car l’école est limitée au niveau des bâtiments.
• Il n’y a pas de politique globale menée par l’école en matière de harcèlement. Les véritables faits de harcèlement y sont très peu nombreux. Le plus souvent, il ne s’agit que de simples disputes. L’école y apporte des réponses au « cas par cas » et fait régulièrement appel au Centre Psycho-médico-social ainsi qu’à la Médiation scolaire.

Comments on this Teachers Experience

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20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.