DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Angela est une fille très timide. Elle est mince et jolie et avec ses yeux clairs, ses longs cheveux blonds et sa jolie silhouette elle ressemble à une petite « Barbie ». Et pourtant elle parle peu. À l’école elle reste assise au premier rang et elle regarde toujours ses pieds pour éviter de croiser les regards de ses camarades. Quand elle est arrivée à l’Institut Professionnel pour l’Industrie et l’Artisanat (IPSIA) « G. Fascetti » elle avait 14 ans et sa classe était composée de 24 élèves : 14 filles et 10 garçons (dont un handicapé). Au début apparemment ses camarades l’ignoraient ; aucun d’entre eux ne s’approchait d’elle pour lui parler. À cause de sa timidité elle restait isolée du reste de la classe, les enseignants avaient beau essayer de l’aider à s’intégrer, elle préférait rester toute seule car elle se sentait menacée par Ilaria.
Ilaria est une fille grande et forte. Elle a 15 ans (elle a raté une année d’école) et l’air toujours attentif et défiant. Pendant les discussions, en classe elle est la première à intervenir et à soutenir avec force ses idées et pour ça elle est très bien considérée par ses camarades. Ilaria ne supporte pas la timidité d’Angela et commence à la harceler : elle se lève en prétextant de jeter quelque chose à la poubelle et se cogne contre son banc ou pire encore elle ouvre tout à coup la fenêtre et elle dit qu’il y a une mauvais odeur de transpiration en regardant la pauvre fille. Les autres camarades rient et se font un clin d’œil tandis qu’Angela ne réagit pas aux provocations et se referme de plus en plus sur elle-même. Seulement la professeur d’italien et l’enseignant de soutien s’aperçoivent de son malaise et essaient de lui parler, mais Angela a peur de se confier à elles. Pendant ce temps-là Ilaria a décidé de lui donner une « bonne leçon » et elle pense déjà à un plan pour injurier la fille. Pendant la classe de gym, quand toutes les filles se rencontrent dans le vestiaire, Ilaria et deux autres camarades décident de filmer Angela lorsqu’elle se déshabille et de montrer la vidéo aux autres. Angela tombe en larme de honte. La fille va vite chercher le professeur d’italien pour tout lui raconter. Quand le professeur en présence de l’enseignant de soutien demande des explications aux jeunes, ils nient tout et Ilaria dit avec l’air d’un tyran : « C’est des conneries ! Ici personne lui en veut, c’est juste qu’elle est snob, c’est pour ça qu’elle est toujours isolée ». Certains camarades font oui de la tête, d’autres restent indifférents et Angela regrette d’avoir parlé et elle décide dès lors de se taire et de ne plus parler avec personne. Le professeur d’italien et l’enseignant de soutien parlent de ce qui est arrivé à leurs collègues et au directeur, mais il n’y a pas de preuves et comme l’année scolaire est sur le point de terminer, il est tard pour planifier une rencontre avec le psychologue. Ils décident d’affronter le problème l’année suivante. Mais ensuite, après l’été, la nouvelle année scolaire commence et il y a beaucoup de nouveaux enseignants. Malheureusement le professeur d’italien et les trois autres collègues qui étaient sensibilisés au malaise d’Angela ne sont plus là. Même l’enseignant de soutien a quitté la classe d’Angela pour s’occuper de l’élève handicapé qui a choisi un parcours d’études plus simple et a changé de section. L’enseignant de soutien essaie de toute façon d’expliquer aux autres enseignants les problèmes inhérents au harcèlement dans la classe d’Angela et met en évidence la nécessité de planifier au plus tôt une intervention efficace. Mais les nouveaux collègues sont sceptiques et le projet tarde à être réalisé. Angela est encore une fois victime de harcèlement et ses parents la placent dans une autre école.
Cette expérience pénible met en évidence certaines lacunes dans le système scolaire italien : premièrement le manque d’une continuité didactique ne permet pas de planifier des interventions à long terme, et ensuite les ressources financières insuffisantes de l’école italienne ne permettent pas de bénéficier du soutien d’un psychologue qui soit capable d’aider les enseignants et les élèves à trouver une solution aux différentes expressions préoccupantes de malaise parmi les jeunes comme le harcèlement, la dépendance à l’alcool et à la drogue.
