DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
L’histoire s’est déroulée il y a 5 ans (année scolaire 2009-2010) à l’école secondaire Nuno Alvares de Castelo Branco, au Portugal.
Les principaux acteurs impliqués étaient le professeur de Santé de l’enfance, le directeur de classe des Etudes professionnelles secondaires supérieures, une élève de 19 ans à risque de décrochage scolaire et sa mère. Le directeur est en charge d’établir des liens entre l’école et les familles des élèves.
Cette fille était en onzième (équivalent de la cinquième secondaire, NDT) et a été mon élève dès l’âge de 9 ans. Quand elle est arrivée dans cette école elle avait déjà raté plusieurs années et elle avait quitté l’école en 2006. Elle avait de bonnes capacités cognitives, mais elle manquait de ponctualité, surtout le matin. Elle était évidemment très instable émotionnellement et elle créait beaucoup de conflits avec ses pairs. Sa motivation d’aller à l’école était presque nulle et la plupart du temps elle venait seulement après que je l’avais appelée.
Pendant mes conversations avec elle, j’ai appris qu’elle dormait dans une chambre sans fenêtres et que sa mère ne la réveillait pas. Sa mère ne s’intéressait même pas au fait que sa fille manquait les cours. Leur rapport s’aggravait chaque année et ça se reflétait dans ses notes à l’école. Tout ça s’est encore aggravé quand l’élève a commencé le stage professionnel : elle n’allait pas au travail sans donner de raisons. Elle y avait déjà travaillé et son superviseur avait le souvenir d’une fille diligente et dévouée aux enfants.
Les actions réalisées pour identifier les causes des difficultés de l’élève :
1- Après que l’on m’ait dit que l’élève n’allait pas au travail, j’ai réussi à lui parler après plusieurs vaines tentatives pour l’appeler. Elle était complètement désespérée et pleurait compulsivement. Elle est restée dans sa chambre pendant les trois derniers jours.
2- J’ai compris d’après notre conversation qu’elle n’avait pas assez d’argent pour manger et qu’il n’y avait pas de nourriture chez elle.
3- J’ai téléphoné à sa mère plusieurs fois pour trouver une solution au problème, mais c’était inutile. Sa mère soit n’avait pas fait ce qu’on avait prévu, soit elle me disait qu’elle devait se concentrer sur sa propre vie.
3- Le lieu de travail a offert le repas à la fille pendant son stage.
4- Après qu’elle ait rencontré le directeur de l’école, on a décidé que c’était mieux pour l’élève de quitter la maison pour quelque temps et d’occuper une chambre libre que j’avais dans mon appartement.
5- La mère a été informée de cette décision et n’a montré aucun intérêt.
Soutien reçu par les élèves, collègues, direction de l’école et parents :
1- Les collègues de l’élève lui ont montré de la solidarité et ils lui ont donné de la nourriture et des vêtements.
2- Le directeur a permis à l’élève d’aller chercher un repas à l’école pendant l’après-midi.
3- Le père de l’élève, qui était alcoolique et chômeur à ce moment-là, a invité sa fille à vivre avec lui une fois terminé le stage.
Résultats atteints
L’élève a fini son stage avec succès et elle est passée en douzième (dernière année, NDT). Elle a retrouvé son équilibre émotionnel.
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Points forts et points faibles de l’expérience
Il est bien de savoir que notre effort a été récompensé. Au fur et à mesure que l’élève grandissait, elle était de plus en plus capable de mieux affronter les situations imprévues. En déménageant chez son père, elle pouvait avoir une perspective différente sur sa mère et commencer à comprendre pourquoi elle s’était comportée comme ça. L’année suivante elle a réussi à vivre à nouveau avec sa mère et a terminé sa formation professionnelle. Maintenant elle travaille à Londres.
