Lifelong Learning Programme

This project has been funded with support from the European Commission.
This material reflects the views only of the author, and the Commission cannot be held responsible for any use which may be made of the information contained therein

Also available in:

Teachers Experiences

Homepage > Database > Teachers Experiences

TITLE OF THE EXPERIENCE
FR : Tentatives de soutien à une élève en difficultés dès la première primaire
NAME AND SURNAME OF THE TEACHER
Instituteur détaché à la cellule d’accrochage scolaire interne à l’école
SUBJECTS TAUGHT
Instituteur détaché à la cellule d’accrochage scolaire interne à l’école
TYPE OF SCHOOL
Ecole primaire libre de la ville de Liège
COUNTRY
Belgium
THEMATIC AREA
Students with learning difficulties
DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
École. Années scolaires 2010-2013.

Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
Une jeune élève de 7 ans, d’origine congolaise, qui entame son parcours scolaire. Elle a fréquenté l’enseignement maternel dans une autre école où elle a déjà redoublé la 3ème maternelle. Ses parents sont séparés. Le père vit à Bruxelles et ne la voit pas souvent. La maman l’élève seule.
Les institutrices de 1ère, 2ème et 3ème année, l’instituteur détaché à la cellule d’accrochage scolaire interne mise en place par l’école.

Description des faits
1ère primaire (année scolaire 2010-2011)
Dès septembre 2010, l’élève présente des difficultés dans les apprentissages de base : math, français, éveil. Elle éprouve également des difficultés à s’exprimer oralement. Ces difficultés avaient déjà donné lieu au redoublement de la 3ème maternelle.
En octobre 2010, l’institutrice propose des séances de remédiation à la maman qui les accepte. Elles seront effectuées par l’instituteur détaché à la cellule d’accrochage scolaire ainsi qu’une autre institutrice.
En Janvier 2011, l’élève n’a fait aucun progrès. Un test de Quotient Intellectuel – QI est réalisé par le Centre Psycho-Médico-Social – CPMS. L’élève obtient un résultat inférieur à 85 (considéré comme un QI normal), ce qui confirme ses difficultés.
Les intervenants scolaires en informent la maman et l’invitent à un changement d’orientation vers l’enseignement spécialisé. La maman refuse catégoriquement.

Actions menées pour identifier les causes des difficultés des élèves
L’école a instauré un système de « feuille de route » pour chaque élève. Dans ce dossier qui suit l’élève tout au long de son parcours au sein de l’école, les enseignants consignent les difficultés rencontrées, les solutions mises en place (en interne et/ou avec l’aide d’organismes externes) ainsi que les contacts avec la famille.
Cet outil constitue la base du travail de l’intervenant de la cellule d’accrochage scolaire interne mise en place par l’école. Cet intervenant développe des activités de soutien aux apprentissages, méthode de travail, coaching pour les élèves en difficultés qui lui sont adressés par ses collègues.

Actions menées pour résoudre la situation et problèmes rencontrés
Suite au refus de la maman d’opérer un changement d’orientation scolaire pour sa fille, l’école propose d’autres solutions :
Un suivi de l’élève par une logopède (non remboursé par la sécurité sociale). La maman refuse car elle ne dispose pas de revenus suffisants.
Un suivi par un centre de réadaptation de l’enfant (dans lequel le CPMS a pu obtenir une place à la rentrée scolaire de septembre 2011). La maman refuse car le centre est trop éloigné.
Un suivi par un centre de réadaptation plus proche (dans lequel le CPMS a inscrit l’élève sur une liste d’attente). La maman accepte mais ne donne pas suite.
Entre mars et mai 2011, de nombreuses réunions sont organisées en vain pour convaincre la maman.
Au bulletin de juin 2011, il apparaît que l’élève n’a pas les compétences pour rejoindre la 2ème primaire. (45% en mathématiques, 62% en français, 39 % en éveil). L’école propose à nouveau à la maman de rejoindre l’enseignement spécialisé. Elle refuse.
L’élève passe quand même en 2ème primaire, car il n’y pas de redoublement au sein d’un même cycle et l’école ne peut obtenir de dérogation car l’élève a déjà redoublé la 3ème maternelle.

2ème primaire (année scolaire 2011-2012)
L’élève conserve la même institutrice. Les séances de remédiation se poursuivent, mais de nouvelles difficultés apparaissent : l’élève semble perdue, mal à l’aise, triste, en perte de confiance face aux apprentissages.
En novembre 2011, l’école propose encore à la maman de rejoindre l’enseignement spécialisé et cette fois, de l’accompagner dans la visite de plusieurs établissements.
La maman demande du temps pour réfléchir et pour prier. « La décision revient à Dieu ». « Dieu va aider sa fille à mieux comprendre et travailler ». Elle demande un délai jusque janvier 2012. Dans le même temps, il apparaît que la jeune fille est épileptique et a cessé tout traitement, sans avis médical, car Dieu va aussi lui venir en aide pour guérir son épilepsie.
En février 2012, la maman est convoquée pour une nouvelle réunion. Elle ne vient pas et hausse le ton en mettant en cause les compétences professionnelles de l’institutrice. La communication avec la famille est rompue.
L’école, avec l’aide du CPMS, saisit la « commission consultative de l’enseignement spécialisé ».
En juin 2012, les parents sont convoqués par la commission et s’y rendent avec le CPMS. Le CPMS a mis la pression sur les parents en les menaçant de contacter le Service d’Aide à la Jeunesse - SAJ pour maltraitance envers leur fille, s’ils ne participent pas à la réunion. Au terme de la réunion, le père accepte de visiter des écoles d’enseignement spécialisé pendant les vacances scolaires mais la mère refuse toujours. On ne sait toutefois pas si le père a effectué les démarches auxquelles il s’était engagé.
Malgré ses mauvais résultats au bulletin de fin d’année ainsi qu’à l’évaluation externe (51% en mathématiques, 63 % en français, 42 % en éveil), l’élève passe en 3ème année,

3ème primaire (année scolaire 2012-2013)
L’élève change d’institutrice. Les problèmes persistent, notamment au niveau de la lecture. Les séances de remédiation se poursuivent.
L’institutrice propose de renforcer l’adaptation à la langue de l’école : aider l’enfant à mieux comprendre les mots, les consignes, le vocabulaire spécifique de l’école.
Cette fois, la maman collabore et suit les apprentissages de sa fille. Le papa est également plus présent dans la vie de sa fille.
En fin d’année, l’élève a fait quelques progrès, mais ses mauvais résultats subsistent (53% en mathématiques, 54 % en français, 46% en éveil). Elle passe toutefois en 4ème année.

4ème primaire (année scolaire 2013-2014)
L’élève conserve la même institutrice.
En septembre 2013, l’élève éprouve toujours de grosses difficultés à la lecture, à travailler seule, à comprendre les consignes, …
En octobre 2013, l’institutrice commence à travailler avec elle sur la lecture des consignes en vue des examens externes qui auront lieu en fin d’année.
Le suivi devra continuer jusqu’à la fin de l’année. L’école n’est pas certaine que l’élève sera en mesure de réussir les examens externes.

Résultats obtenus
Aucun ! L’élève passe d’année en année comme le veut sa maman, malgré ses difficultés persistantes et ses mauvais résultats. Sa réussite ultérieure est sérieusement compromise.

Soutien reçu par les condisciples, collègues, direction et parents
L’école a fonctionné en équipe (les deux institutrices, l’instituteur détaché à la cellule d’accrochage scolaire interne, la direction, le CPMS, …). Tous les intervenants sont sur la même longueur d’ondes quant à la nécessité d’une prise en charge spécifique de l’élève via l’enseignement spécialisé.
Aucun soutien de la part des parents (absence du père, croyances religieuses, difficultés financières, …). Conflit avec la mère.

Points forts et points faibles de l’expérience
Cette expérience montre combien il est difficile de communiquer avec certaines familles d’origine étrangère dont l’environnement culturel et les croyances religieuses sont totalement différentes des nôtres et combien il est difficile pour des parents d’accepter l’inscription de leur enfant dans l’enseignement spécialisé.

Points forts :
les intervenants scolaires ont travaillé de concert
L’école ne laisse pas tomber l’élève et propose inlassablement des solutions de remédiation à la maman.
Depuis le changement de titulaire, la situation s’améliore légèrement. Il semble que la communication soit meilleure entre l’institutrice et la maman et/ou que la famille a pris conscience des difficultés de la jeune fille.

Points faibles :
Les remédiations mises en place par l’école depuis le début de la scolarité ne suffisent pas à faire progresser l’élève.
L’incertitude est totale quant à sa réussite lors de la prochaine évaluation externe et quant à son évolution.
Les intervenants scolaires à tous les niveaux ne parviennent pas à convaincre les parents d’une prise en charge spécifique pour leur fille.
Toutes les énergies se concentrent sur le conflit qui oppose la famille à l’école au détriment de la principale concernée.
L’élève n’ira probablement jamais dans l’enseignement spécialisé puisque de toute façon elle passe d’année en année.
Soit, l’école s’est trompée dans son diagnostic et il faut alors remettre en question : la perception de l’institutrice de 1ère et 2ème année, les compétences du CPMS, le test de QI, les compétences de la commission consultative de l’enseignement spécialisé, …. Ce serait alors l’ensemble du système scolaire qui se serait montré défaillant.
Soit, la famille est en train de programmer un parcours chaotique pour sa fille : piétinement à l’école primaire, Certificat d’Etudes de Base – CEB probablement non réussi, encadrement différencié dans le secondaire, voire décrochage scolaire et difficultés d’insertion par la suite.

Comments on this Teachers Experience

In order to post a comment it is compulsory to be logged in.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.