Les principaux acteurs impliqués
Le jeune, un professeur du dispositif d’accrochage scolaire interne à l’école.
Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
Ecole d’enseignement général, technique et professionnel de la région de Liège. Année scolaire 2011-2012.
L’expérience se déroule au sein d’une classe de 4ème secondaire de l’enseignement général.
Une famille albanaise ayant obtenu le statut de réfugiés se présente à l’école en septembre 2011 pour inscrire son fils âgé de 16 ans.
Le jeune ne parle pas un mot de français. Il n’a pas intégré un « Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants » à son arrivée. Ces dispositifs appelés « classes-passerelles » constituent une étape de scolarisation intermédiaire avant la scolarisation en classe ordinaire. Ils visent à accueillir les élèves primo-arrivants et à les mettre à niveau, principalement en français.
Le jeune dispose de diplômes en bonne et due forme, mais ceux–ci doivent faire l’objet d’une équivalence par le Ministère de l’enseignement. Comme cette procédure dure généralement plusieurs mois, l’école l’inscrit temporairement en 4ème année. L’école ne sait pas s’il pourra rester dans cette classe (ce qui sera confirmé par la suite, l’équivalence ayant été obtenue).
Cet élève commence donc sa scolarité par une période d’incertitude quant au niveau d’études qu’il pourra réellement intégrer.
Dès le début de l’année, il est pris en charge une heure par semaine par le professeur de français qui s’occupe des « primo-arrivants ». Mais, comme il ne maîtrise pas la langue française, il n’arrive pas à faire ses travaux. De plus, il ne travaille pas assez. C’est pourtant un élève qui a du potentiel.
L’école décide de lui faire passer un test en « gestion mentale », afin de déterminer ce qu’il met en place comme processus d’apprentissage.
A la suite du test, un professeur du dispositif d’accrochage scolaire mis en place par l’école, « L’Assise », (dont la description a été faite dans le précédent projet «
[email protected] » auquel Inforef a participé de 2011 à 2013) décide de le prendre en charge.
Le professeur suit le jeune pendant toute l’année, une heure par semaine :
• Il lui donne une méthode d’organisation et de travail (comme par exemple, l’utilisation d’un marqueur fluo)
• Il l’aide à rédiger son journal de classe. Ce jeune, trop lent pour noter, ne comprenait pas ce qu’il devait faire.
• Il l’aide à remettre ses cours en ordre
• Il l’aide à étudier, …
Le professeur rencontre également les parents et les invite à soutenir leur fils dans ses efforts pour réussir son année (ceux-ci étaient sceptiques quant à ses chances de réussite).
Au terme de l’année scolaire, le jeune réussit. Il intègre la 5ème secondaire qu’il réussit également, toujours accompagné par « l’Assise » et le professeur de français.
Il vient d’entrer en 6ème secondaire (dernière année de l’enseignement secondaire). Il a pour objectif de faire des études supérieures. Il a choisi l’option « sciences économiques » pour tenter de rentrer à l'Université et suivre une filière financière comme son père.
Il éprouve toujours des difficultés avec la langue française et doit continuer à être suivi. Il a encore demandé l’aide de « l'Assise » pour la rédaction de son TFE (Travail de Fin d’Etudes).
Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• Le jeune a réussi la 4ème année et poursuit sa scolarité.
• Il est bien intégré dans le groupe-classe. Il y a sa place.
• Il a fait l’objet d’un suivi spécifique.
Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès.
Il s’agit d’un jeune « primo-arrivant ». Dès son entrée à l’école, il a rencontré le psychologue du CPMS (Centre Psycho-Médico-Social). Il n’a pas fait l’objet d’un suivi. Il provient d'un milieu relativement aisé avec tout le soutien nécessaire de ses parents.
La situation économique et sociale de la famille impliquée
La famille est albanaise et a obtenu le statut de réfugiés. Le jeune est fils unique. Son papa travaille dans la finance et sa maman est institutrice. La famille a beaucoup voyagé, Espagne, Canada... Le père a retrouvé du travail en Belgique et il semblerait que la maman aussi. Les parents connaissaient déjà le français, cependant en famille ils parlent l'albanais.