Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
Bonne réaction de la préfète de discipline
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Headmaster
SCHOOL TYPOLOGY
Lower Secondary School
THEMATIC AREA
School bullying
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
Toutes les filles de la classe. Sept garçons harceleurs. La préfète de discipline.
Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
Les faits se déroulent au sein d’une classe de 3ème secondaire, composée de 18 élèves (filles, garçons âgés de 14/15 ans).
Le harcèlement des filles débute dès la rentrée scolaire et les concerne toutes, chacune à leur tour : gestes inadéquats (piquer avec la pointe du compas, casser du matériel, coups de latte, coups de coude, toucher les seins, …) propos inadéquats, brimades (rabaisser les filles au rang d’objet, « t’es moche », …), menaces (« prête-moi ton GSM, sinon … »).
Dans la classe, c’est le mutisme total. L’ensemble du groupe s’est accommodé de ce mode de fonctionnement et semble vivre celui-ci comme « normal ».
Au fil du temps, les résultats scolaires des filles chutent (alors que celles-ci travaillent mieux que les garçons). Les enseignants perçoivent un problème qu’ils ne peuvent toutefois identifier, car les filles sont dans le déni, par peur des représailles.
Peu avant les vacances de Pâques, une fille finit par « craquer » auprès de la préfète de discipline et explique l’enfer que vivent les filles de la classe depuis la rentrée scolaire.
La préfète de discipline convoque les filles. Elle leur fait exprimer leurs souffrances et leur fait prendre conscience que les faits décrits sont inacceptables.
Elle en informe les parents et leur demande d’en parler avec leurs filles.
Certains parents lui envoient des courriers complétant les descriptions faites à l’école. D’autres souhaitent porter plainte.
La préfète ne les dissuade pas, mais leur demande un délai afin de prendre les sanctions qui s’imposent à l’égard des garçons harceleurs.
Elle reçoit les garçons harceleurs, un à un. Elle leur fait écrire leur version des faits et leur fait prendre conscience de la gravité de leurs actes. « Pourquoi ce type de comportement, alors qu’ils ne l’accepteraient pas pour leurs sœurs, … ».
Lors d’une discussion, l’un des garçons s’est mis à pleurer. Il a avoué avoir fait aux filles ce qu’on lui avait fait à l’école primaire. Il était en souffrance, il suivait par peur d’être lui-même harcelé. Il voulait réparer et a rédigé un écrit confirmant les différents faits de harcèlement.
La préfète de discipline convoque ensuite les parents des garçons afin de les informer des faits et des sanctions qui vont être prises.
Lors des discussions, certains parents tentent de minimiser les faits, réfutant ainsi la prise de conscience de leurs fils : « vous y allez trop fort, les filles ne sont pas blanches non plus, … ». Pour ces parents, il s’avère difficile de comprendre les actes de leurs enfants. Sans doute avaient-ils peur de la plainte qui pourrait être déposée ?
La préfète de discipline décide alors d’une sanction/réparation. Trois jours de renvoi à l’école qui seront mis à profit pour faire un travail de responsabilisation et de reconstruction : compréhension des actes commis, respect d’autrui, lettre d’excuse et contrat disciplinaire. L’un des garçons sera également tenu à une réparation matérielle : recomposer un plumier.
Le contrat disciplinaire sera rédigé avec la participation du jeune et remis aux parents. Il précise : les règles de fonctionnement à l’école, les améliorations à faire au niveau des « savoir être », le suivi du jeune (1x/sem. jusqu’aux examens), les sanctions en cas de non-respect.
Certains parents ont refusé les 3 jours de renvoi, notamment la mère du jeune qui avait été lui-même harcelé.
Le local de classe a été changé et les places des élèves ont été imposées par la préfète (les garçons devant, les filles derrière). Des consignes de surveillance ont été données aux enseignants.
Le harcèlement a duré 7 mois, de septembre à mars.
Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• L’une des victimes a pu exprimer le problème.
• Les filles ont repris une scolarité normale au sein de l’école. Elles se sont épanouies, mais n’ont pas oublié. Le harcèlement n’a eu aucun impact sur leurs résultats scolaires.
• Les garçons ont pris conscience de la gravité de leurs actes. Depuis lors, ils ont un excellent rapport avec la préfète et l’informent de ce qui se passe entre élèves. Ils ont également poursuivi leur scolarité au sein de l’école.
• La préfète a directement traité la plainte dès la connaissance des faits.
• La sanction s’est accompagnée d’une réparation.



Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès
• Les victimes sont dans le déni. Elles minimisent les faits. Elles ne semblent pas en percevoir la gravité. Elles vivent la situation comme « normale ».
Les filles n’intervenaient pas lors du harcèlement quotidien de l’une ou l’autre d’entre elles, car elles savaient qu’elles auraient leur tour. Elles avaient peur des représailles.
Leurs résultats scolaires chutent.
Si l’une d’entre elles finit par « craquer », c’est uniquement parce qu’elle se sentait exclue du groupe, car elle manifestait de plus en plus souvent sa désapprobation par rapport à certains faits.
• Les harceleurs voulaient dominer les filles, mais sans en avoir « vraiment » conscience. C’était leur harem, leur fief !
L’un des harceleurs, harcelé lui-même plus jeune, s’est effondré lorsqu’il a été découvert et a souhaité réparer. Pour les autres : grosse prise de conscience, ne pas laisser faire des choses quand on sait qu’il y a souffrance, …
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
La bonne réaction de la préfète :
• Action rapide dès la connaissance des faits et dialogue continu avec les parents pour éviter « l’emballement ».
• Elle semble avoir une posture ferme et bienveillante. Elle ne réagit pas dans l’émotionnel, elle prend le temps. Elle voit les victimes et les harceleurs. Elle construit la sanction avec les harceleurs.
Il n’y a pas eu d’exclusion des harceleurs. L’école est restée dans une logique éducative : contrats disciplinaires et jours de renvoi à l’école consacrés à la réparation de la faute.
• Victimes comme harceleurs ont fait l’objet d’un suivi
Les filles ont été suivies 1x/sem. par la préfète, jusqu’aux examens de fin d’année.
Elles ont été entendues, écoutées, comprises, conseillées. Prise de conscience, rappel de certaines valeurs. Elles ont pu ensuite s’apercevoir que les choses s’arrangeaient : pas de représailles, changement immédiat d’attitude des garçons, mieux être dans la classe. Elles n’ont pas souhaité être suivies par le CPMS.
Comme les filles, les garçons ont été suivis par la préfète 1x/sem. jusqu’aux examens de fin d’année.
• Les titulaires de la classe ont eu des contacts réguliers avec la préfète pour évoquer l’évolution de la classe.
• La direction a soutenu les décisions de la préfète de discipline et organisé :
 Un conseil de classe extraordinaire dans l’heure (les sanctions ont été expliquées et des conseils ont été donnés aux enseignants),
 Un changement de local immédiat (ces élèves se trouvaient dans une classe exigüe. La proximité y était plus importante que de coutume).
• Suite à ce problème, l’école a également décidé de travailler la « confiance en soi », afin de prévenir certains comportements à risque.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
Il y a eu beaucoup d’interactions entre les différents acteurs scolaires :
• Tous les parents de la classe ont été informés et suivis par la préfète. Certains parents des garçons ont minimisé les faits. Le mot « harcèlement » a été difficile à comprendre car cette terminologie n’est employée que depuis peu de temps dans les écoles. D’autres parents n’ont pas accepté les trois jours de renvoi. Les élèves ont quand même été sanctionnés et les parents ont continué à faire confiance à l’école.
Certains parents des filles ont voulu porter plainte. Ils ne l’ont finalement pas fait. Ils se sont satisfaits des sanctions décidées par la préfète de discipline.
• Enseignants et titulaires de la classe ont été informés directement et ont eu des contacts réguliers avec la préfète.
• Victimes et harceleurs ont été suivis pendant plusieurs mois par la préfète.
• L’école a entamé une réflexion sur la « confiance en soi », ainsi que sur la mise en place d’un dispositif de prévention.
• Le CPMS a été mis au courant des faits et averti d’éventuelles demandes d’aide. Il a participé à la réflexion sur la prévention « confiance en soi ».
• La situation a également servi dans chaque famille de lieu d’échanges.

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Cette expérience invite aux recommandations suivantes :
• Les parents sont des partenaires primordiaux pour la mise en oeuvre et la réussite des mesures prises. D’où l’importance de maintenir un dialogue permanent avec eux.
• Le temps de réaction de l’école, l’écoute de la demande, ainsi que la place accordée à l’émotionnel favorisent la résolution du problème et permettent d’en limiter l’impact négatif.
• La mise en place d’un dispositif de prévention ainsi que la sensibilisation de tous les personnels de l’école à la problématique et à leur pouvoir d’action en la matière sont primordiales dans la lutte contre le harcèlement à l’école. Dans la situation décrite, le harcèlement a duré beaucoup trop longtemps. L’école n’avait pas de dispositif de prévention, les enseignants avaient bien perçu un problème sans toutefois pouvoir l‘identifier.
Depuis lors, l’école a entamé la réflexion sur la mise en place d’un « adulte de confiance » auquel les élèves pourront s’adresser (l’adulte est garant du bien-être et de la sécurité dans l’école, on sait qu’il ne restera pas inactif).
• Faire un travail avec l’ensemble du groupe-classe lorsque les faits se déroulent au sein du groupe-classe apparaît important. On peut regretter que l’école n’ait pas fait appel aux intervenants psycho-sociaux (CPMS, médiateurs) :
 pour travailler sur la dynamique de groupe (le nombre d’élèves harceleurs, pratiquement la moitié de la classe, a certainement favorisé la répétition des faits et amplifié la peur des représailles chez les filles) ;
 pour travailler la question du harcèlement mais en prenant en compte la dimension de genre qui semble ici très saillante.
• Il est important d’effectuer un travail de reconstruction tant pour les harceleurs que pour les victimes. La sanction n’est qu’une partie de réponse, à elle seule insuffisante, voire contre-productive si elle n’est pas comprise. Il est fondamental que le harceleur puisse intégrer en quoi son comportement est inadéquat et trouver des alternatives.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.