Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
La directrice suspend une procédure d’exclusion
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Headmaster
SCHOOL TYPOLOGY
Lower Secondary School
THEMATIC AREA
Students with learning difficulties
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
La directrice, l’assistante sociale, l’élève, sa maman.

Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
Ecole d’enseignement général, technique et professionnel de la région de Namur. Année scolaire 2009-2010.
L’expérience se déroule au sein d’une classe de 3ème professionnelle (3P), section coiffure.


Du jour au lendemain, un garçon arrive à l’école habillé en fille et maquillé. Les attributs féminins de sa tenue sont exagérés (tenue rose bonbon, hauts talons, …) indiquant un fort désir d’identification.
Cet élève présente des problèmes de comportement depuis le début des études secondaire : violence, mauvaises rencontres, consommation de cocaïne, plusieurs hospitalisations psychiatriques.
A la maison, il a des accès de colère quand il est frustré (par exemple, besoin d’argent) et il frappe ses parents (surtout sa mère avec qui il vit). Ses crises de violence ainsi que d’autres problèmes (petite prostitution, …) l’ont mené en Institution Publique de Protection de la Jeunesse – IPPJ (centre fermé réservé aux jeunes délinquants). Il a également fait la rencontre d’un homme beaucoup plus âgé (40 ans) qui vit avec lui chez sa maman.
Depuis sa sortie de l’IPPJ, il est suivi par le Service de Protection Judiciaire – SPJ (organisme désigné par le juge de la jeunesse pour assurer le suivi du jeune), mais sans grand succès.


Lorsqu’il débarque à l’école habillé en fille, il reçoit d’abord des remarques, puis il se fait bousculer, il se fait rejeter par certaines filles, … Il devient lui-même violents et il accumule les décrochages.
La contagion gagne les professeurs qui ne veulent plus le voir à l’école. Tout démarre d’une bousculade (poussée contre l’épaule) d’un professeur qui avait eu un comportement d’exclusion à son égard. Les professeurs ont peur de l’explosion de la violence. Sous la pression, la directrice se voit forcée d’entamer une procédure d’exclusion.


Toutefois, la directrice décide de suspendre la procédure (à ce moment, il reste +/- 3 mois de cours), afin de permettre au jeune de finir l’année et de présenter les examens. Cet élève a de bonnes capacités scolaires et la directrice souhaite lui donner une chance.


Un processus de rattrapage scolaire est mis en place avec l’aide de l’assistante sociale et de l’éducateur référent :
• Remise en ordre des cours
• Démarche de cours à domicile supervisée par l’assistante sociale qui se rend une fois par semaine au domicile du jeune
• Mise à disposition d’une « tête » (support avec perruque) sur laquelle le jeune peut préparer les examens pratiques
• Examens théoriques dans le bureau de l’assistante sociale
• Examens pratiques avec les autres élèves. Le professeur a fini par accepter la présence de l’élève le mercredi après-midi (consacré à la remédiation). Il a été convaincu par l’assistante sociale qui sera présente lors de l’examen et qui lui a certifié que l’élève serait « clean ». L’éducateur sera présent lui aussi pour surveiller que tout se passe bien.


L’élève réussira la 3P mais sera exclu définitivement. Il avait les points et les compétences, mais il avait trop peu fréquenté l’école et les professeurs n’étaient pas d’accord de le garder. Ils considéraient que l’assistante sociale l’avait beaucoup trop aidé par rapport à d’autres élèves éprouvant également des difficultés scolaires. A leurs yeux, cet élève avait eu droit à un traitement de faveur qu’il ne méritait pas.

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• Le jeune est parvenu à s’accrocher à un moment crucial de la scolarité
• Il a pu entrer dans un projet et le mener à bien
• Il a réussi son année = reconnaissance de ses capacités
• Il a trouvé un salon de coiffure où il a travaillé quelques temps.


Malheureusement, le succès n’a été que de courte durée. L’école a appris par la maman que le jeune avait renoué avec ses démons (drogue, prostitution, violence, …). A 17 ans, il a fait un nouveau séjour en IPPJ. Son avenir semble s’orienter vers les milieux de la prostitution et de la drogue.

La directrice est persuadée que si l’école avait pu maintenir cet élève 2 ou 3 années supplémentaires, elle aurait sans doute pu éviter la « descente aux enfers » qui a suivi.

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès
Ce jeune a une personnalité complexe : violence, drogue, petite prostitution, mauvaises rencontres, … ce qui lui a valu un séjour en IPPJ.
A 14 ans, il a déjà été hospitalisé plusieurs fois pour dépression. Il manifeste le désir de changer de sexe, mais il est trop jeune pour entamer un traitement.
Sur le plan scolaire, il est en décrochage, mais il est bon élève et il peut réussir son année.

La situation économique et sociale de la famille impliquée
Milieu relativement aisé, les parents travaillent, ils ont adopté deux enfants, mais sont séparés. Le père ne s’est pas investi dans le problème.
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
• La directrice a suspendu la procédure d’exclusion. Elle a été choquée par la réaction des professeurs. Elle a vécu le renvoi de l’élève comme une énorme gifle et comme une non-acceptation de la différence.
• La directrice a décidé d’un soutien scolaire particulier pour cet élève. Un programme particulier de cours et d’examens a été mis en œuvre.
• L’assistante sociale et l’éducateur référent n’ont pas ménagé leurs efforts pour raccrocher le jeune.
• Le jeune a de bonnes capacités scolaires, il est en mesure de réussir son année.
• La maman a collaboré parfaitement avec l’école ainsi que le copain plus âgé, personne structurante, qui met des balises.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
Cette situation a impliqué tous les acteurs scolaires (équipe pédagogique, jeune, parents, organismes externes). L’école n’a pas ménagé sa peine, les interactions ont été nombreuses :
• Directrice / professeurs (rejet de l’élève, tensions au sein de l’équipe pédagogique, procédure d’exclusion, suspension de l’exclusion)
• Assistante sociale – éducateur référent / professeurs (aplanir les problèmes en cours d’année, convaincre le professeur de pratique professionnelle de faire passer l’examen, assister aux examens, …)
• Assistante sociale – éducateur référent / jeune (discussions, aide, remise en ordre, ...)
• Assistante sociale / famille (contacts permanents, visites à domicile)
• Assistante sociale / organismes externes (contacts réguliers SPJ, …)

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Cette expérience repose sur l’acceptation de la différence, la volonté de croire en l’accrochage du jeune, en ses capacités à se mettre en projet et à réussir.
Le soutien au jeune s’organise par la mise en place d’un processus particulier d’apprentissage et de certification.
Pour l’école qui fait ce choix, cela implique un investissement important en temps et en personnel, mais « c’est tellement important de faire vivre aux jeunes des réussites ! »

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.