DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
Les faits décrits ont eu lieu cette année scolaire ; l’élève, une fille, est en deuxième année dans une école spécialisée dans l’étude de l’art, à Grosseto.
Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
1. Profil de l’élève : l’élève est en possession d’un certificat de handicap depuis le secondaire inférieur (conformément à la loi italienne n. 104/92), pour la reconnaissance d’un handicap social en raison de dyslexie ou de dyscalculie, avec une mémoire à court terme sévèrement réduite. On lui a diagnostiqué un composant significatif facteur d’anxiété qui entrave l’apprentissage, accompagné d’un important manque d’estime de soi. En secondaire inférieur (jusqu’à 14 ans), l’élève recevait toujours l’aide des professeurs de soutien dans la classe en même temps que d’autres élèves avec des troubles cognitifs sévères. Elle est arrivée en secondaire supérieur avec de faibles compétences de base, mais avec de solides compétences numériques et une bonne capacité d’organisation logique.
2. La classe : la classe affiche une dynamique interpersonnelle difficile ; certains élèves présentent des difficultés à se socialiser avec leurs pairs et sont exclus du groupe, comme notre élève.
3. Les enseignants : les enseignants ont pris note de l’aggravation de la situation générale par comparaison avec l’année précédente et adoptent régulièrement des méthodes didactiques qui favorisent les contributions des plus vulnérables en contexte didactique/éducatif.
4. Les psychologues des services de santé territoriaux : les enseignants ont contacté les psychologues pour obtenir des ressources afin de favoriser une approche constructive de l’intégration dans la classe ; les psychologues ont collaboré avec les enseignants et ont organisé des réunions spécifiques aux besoins de l’école qui se sont tenues au Centre d’écoute.
5. La famille : la famille est très attentive aux besoins de leur fille, mais n’est pas capable de l’aider dans ses devoirs, ni, pour raisons économiques, de lui offrir une aide à domicile.
Description des faits
Mon travail auprès de l’élève comprend des cours de mathématiques. L’élève présente des difficultés dans les techniques de calcul numérique en raison de sa dyscalculie, mais a de bonnes capacités d’extraction logique et intuitive de faits numériques. Sa différence la met très mal à l’aise parce qu’elle considère cette matière comme un « indicateur d’intelligence » et craint d’être jugée par ses condisciples dès qu’elle entre en classe. Avec le professeur de ce cours, nous avons décidé que je ne serais pas présente en classe et nous avons proposé à l’élève une intervention individuelle. Nous avons commencé à travailler sur les mêmes sujets que la classe, que je lui propose d’une façon déstructurée pour lui permettre de participer directement à la construction de l’apprentissage. Je propose des exercices à difficulté croissante, toujours à sa portée. L’objectif principal est d’augmenter son estime de soi, d’éviter l’effet boule de neige de l’accumulation d’erreurs propre à la dyscalculie (corriger en cours de route, intervertir des symboles, inverser les nombres, numérateur/dénominateur, etc.). Pendant les cours où je n’étais pas présente, l’élève a commencé tout doucement à prendre des notes importantes et à montrer des compétences suffisantes pour suivre les sujets proposés. L’événement qui a symbolisé la prise de conscience de l’élève en ses propres capacités est survenu pendant l’examen oral d’un condisciple. L’élève est intervenue pour aider un camarade en difficulté, faisant preuve auprès de l’enseignant d’une capacité d’interagir efficacement avec le contenu requis.
Actions menées pour identifier les causes des difficultés des élèves
J’ai tenté de découvrir les raisons de l’inhibition et du rejet quasi total que l’élève a affiché l’année dernière pour cette matière ; j’ai tenté de distinguer autant que possible l’apprentissage actuel des études précédentes, et j’ai découvert que c’était surtout lié à des automatismes de calcul.
Actions menées pour résoudre la situation
À chaque fois que j’ai essayé de travailler sur les calculs, l’élève s’est fermée, et j’ai immédiatement compris l’importance d’inclure des procédures comprenant un parcours parallèle, où nous abordons le cas spécifique du calcul uniquement en fonction des besoins d’un sujet proposé en classe, tout en favorisant un usage raisonné de la calculatrice.
Problèmes rencontrés
L’élève a besoin d’un renforcement positif constant. Elle dépend émotionnellement des résultats de ses devoirs, qu’elle abandonne, en classe comme à la maison, à la moindre difficulté. De plus, à cause de ses problèmes de mémoire à court terme, elle a besoin d’instrument compensatoires appropriés pour les interros ; or, pour ne pas être considérée comme « différente » ou « favorisée » par ses condisciples, elle refuse de consulter le matériel que je lui prépare pour ces examens.
Soutien reçu par les condisciples, collègues, la direction et les parents
Les collègues du conseil de classe : les collègues sont conscients que le refus de l’élève est fortement conditionné par un désinvestissement dû à une faible estime de soi et sont plus attentifs au composant émotionnel de l’apprentissage. Dès lors, le professeur de sciences intégrées, également responsable de l’éducation par les pairs, a lancé une démarche d’apprentissage coopératif en classe.
Le coordinateur scolaire : le professeur en charge du complexe scolaire était disponible pour rencontrer les parents de la classe, pour favoriser des stratégies éducatives alternatives, une valeur culturelle fondamentale de notre école.
Résultats obtenus
L’approche des matières par l’élève s’est sensiblement améliorée ; il reste de grandes difficultés pour l’étude individuelle, pour laquelle une assistance constante serait nécessaire. À ce jour, l’élève passe les interros en utilisant le même contenu que le reste de la classe (mais avec une difficulté réduite en calcul). L’objectif des enseignants est d’aider l’élève à atteindre les prérequis disciplinaires nécessaires pour aborder les trois années suivantes du secondaire.
Points forts et points faibles de l’expérience
Point fort : la présence de l’élève dans la classe donne à l’enseignant une raison de chercher constamment de nouvelles méthodologies pour garantir un apprentissage significatif.
Points faibles : l’élève dépend encore fortement du jugement de ses condisciples. Bien qu’on lui ait proposé de changer de classe en début d’année scolaire, elle a refusé – on ne sait si c’est par défi (je l’espère !) ou si ce choix se base sur une tendance à s’isoler du groupe.
Il lui arrive encore parfois de refuser d’intervenir en classe, bien qu’elle soit capable de répondre.