Teachers Experiences

FR : L'influence positive de l’école

Elisabetta Bacci

10

Secondaire supérieur

Italy

School bullying

L’école où j’ai donné cours pendant 10 ans, un institut professionnel, est fréquentée surtout par des jeunes provenant d’un contexte socio-environnemental souvent appauvri et d’un environnement familial souvent problématique ou absent. Au cours des 5 années (parfois plus) à l’école les élèves et les enseignants développent inévitablement un rapport profond. Nous les enseignants assistons quotidiennement à des expressions parfois violentes d’une profonde souffrance, d’une demande d’aide et d’un manque de points de référence.
Un témoignage de ce que je viens de dire est l’expérience que j’ai faite l’année dernière avec l’élève que je suivais en tant qu’enseignant de soutien. Un garçon Rom de 18 ans avait des problèmes constants dans les rapports interpersonnels à cause d’une légère pathologie psychiatrique et d’un environnement socio-familial appauvri. Sa famille, qui travaillait dans un manège, avait la tendance à ne pas l’envoyer à l’école pour qu’il travaille chez eux et pendant la dernière année le garçon ne montrait plus le même enthousiasme que pendant ses premières années à l’école. J’en étais désolée car avec le temps j’ai remarqué une amélioration évidente dans les attitudes du garçon envers ses enseignants et ses camarades. Il avait appris à mieux contrôler ses émotions et ses expressions violentes (lancer les sacs, se battre avec ses camarades, utiliser des gros mots etc.) avaient diminué. Mais récemment j’ai remarqué que ses attitudes et de son langage avaient empiré : présence irrégulière, rapports disciplinaires, demande suspectes de quitter la classe pendant les cours… J’avais essayé de lui parler, mais en vain. Un matin le directeur m’a appelée pour me raconter un épisode grave dont mon élève était le protagoniste : les parents d’un garçon s’étaient adressés au directeur car ils avaient découvert que leur fils pendant quelques mois était victime de ses intimidations. Il l’avait obligé à lui donner de l’argent en le menaçant violemment. Le jeune ne voulait plus aller à l’école et finalement il a tout raconté à ses parents.
On a décidé d’essayer pour la dernière fois de parler au garçon, qui après une première tentative de se défendre nous a confié ses difficulté économiques, surtout en hiver quand l’activité de ses parents était en suspend ; en outre il nous a confié qu’il voulait arrêter d’aller à l’école. Alors nous avons cherché le moyen de l’engager pour quelque chose de constructif. Il a été donc intégré dans un projet qui alternait école et travail et je dois admettre que le résultat était satisfaisant. Il se rendait trois fois par semaine dans une pizzeria où il aidait le chef à préparer les pizzas et ensuite il servait les tables à midi. Après cette expérience au printemps de l’année précédente, le garçon a continué à travailler dans la même pizzeria pendant l’été avec grande motivation. En septembre, il a malheureusement décidé d’arrêter l’école mais, à ma grande surprise, il a changé d’avis quelques semaines plus tard et a fait par de son intention de terminer sa scolarité en s’inscrivant à des cours du soir l’année prochaine.