Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE EXPERIENCE
FR : Création de l’école de devoirs « ASSISA »
NAME AND SURNAME OF THE TEACHER
Enseignant, Administrateur délégué de l’école de devoirs
SUBJECTS TAUGHT
Enseignant, Administrateur délégué de l’école de devoirs
TYPE OF SCHOOL
École de devoirs.
COUNTRY
Belgium
THEMATIC AREA
Integration of immigrants students
DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
L’école de devoirs « Assisa » a démarré ses activités en octobre 2013. Elle est implantée dans un quartier à forte population immigrée et défavorisée de la ville de Liège.

Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
• Les jeunes du quartier.
Ces jeunes sont issus d’une immigration récente et ont tous des problèmes en français.
En famille, ils ne parlent pas le français et ne sont pas aidés par leurs parents qui ont encore plus de difficultés qu’eux avec la maîtrise du français. Les parents ne communiquent bien souvent que dans leur langue maternelle et la majorité d’entre eux n’a pas fait d’études.
Ces jeunes, pour la plupart, n’ont pas obtenu le Certificat d’Etudes de Base – CEB et sont inscrits dans l’enseignement différencié. On ne sait pas dans quelle mesure ils font leurs devoirs et étudient quand ils rentrent de l’école.
• Les encadrants bénévoles qui soutiennent le projet


Description des faits
L’école de devoirs « Assisa » est implantée dans un quartier paupérisé :
• 40 nationalités différentes avec leurs normes et leur culture.
• Au premier et deuxième degré de l’enseignement secondaire, 70% des familles perçoivent des allocations sociales ou l’aide du CPAS (Centre Public d’Action Sociale).
• Au troisième degré de l’enseignement secondaire, ce sont les jeunes eux-mêmes qui perçoivent les allocations sociales.
• Leur insertion sociale est limitée à leur quartier.
• La marginalité du public fait que la loi de la rue règle les choses.

Une école d’enseignement technique et professionnel du quartier, déjà dotée d’un espace d’accrochage scolaire interne (décrit dans les « succes stories » : http://schoolsafetynet.pixel-online.org/DB_sstory_scheda.php?art_id=53&ta=&cou=Belgium&aut=&tip=&q) a souhaité franchir une étape supplémentaire dans l’intégration des jeunes immigrés, à travers la création d’une école de devoirs.
Lors des conseils de classe de l’école en juin 2012, plusieurs professeurs ont regretté le nombre élevé d’échecs scolaires, en particulier au premier degré (élèves âgés de 12 à 15 ans).
Les échecs étant principalement dus à l’environnement familial des jeunes où les conditions de travail scolaire ne sont pas favorables, l’idée d’un soutien scolaire après l’école a fait son chemin et a abouti en 2013 à la création de l’école de devoirs « Assisa ». Le quartier ne comptait aucune structure de ce type pour les élèves du secondaire.

Actions menées pour résoudre la situation et problèmes rencontrés
L’école de devoirs poursuit un double objectif : soutien à la scolarité et à l’intégration sociale pour les adolescents du quartier, soutien aux familles qui, pour de multiples raisons, sont dans l’impossibilité ou la difficulté d’aider leurs enfants.

Elle s’est donnée les axes de travail suivants :
• Améliorer le travail scolaire de l’adolescent et en priorité sa « maîtrise de la langue française ».
• Veiller à ce que l’adolescent développe ses capacités de manière générale. Il s’agit de lui rendre confiance en ses capacités d’apprendre.
• Faciliter l’épanouissement global de l’adolescent par le développement de sa créativité et par son ouverture à celle des autres. L’école de devoirs développera en ce sens la pédagogie du projet.
• Privilégier la rencontre des cultures : celles des pays d’origine et celle dans laquelle les jeunes sont appelés à s’intégrer.
• Développer la pratique d’activités sportives et de différentes techniques d’expression culturelle favorisant d’autres formes d’expression, de découvertes de soi, de confiance en soi.

Elle fonctionne avec l’aide d’une vingtaine d’encadrants bénévoles. Pour le soutien scolaire, les responsables ont privilégié les adultes ayant une formation pédagogique : enseignants retraités, étudiants en écoles supérieures pédagogiques ou d’éducateurs ou encore étudiants diplômés en recherche d’emploi.
L’équipe d’encadrants compte également quelques élèves en dernière année du secondaire qui assurent le parrainage des plus jeunes.
Des formations sont organisées pour les encadrants via la Fédération des écoles de devoirs (dynamique de groupe, jeux éducatifs, …)
Pour les activités du mercredi, l’école de devoirs collabore avec les associations du quartier.

L’école de devoirs s’adresse principalement aux jeunes de 12 à 15 ans inscrits dans l’enseignement différencié. Elle leur propose trois types d’activités :
• Le « soutien scolaire » 3 jours/semaine.
Les encadrants accompagnent le jeune dans la gestion de son travail quotidien; l’aident à utiliser les bons outils de travail (référentiels, manuels scolaires, outils de références, …); à mémoriser; à évoluer vers l’autonomie dans le travail en lui permettant de prendre des initiatives, en lui donnant des responsabilités; l’encouragent afin qu’il renforce l’estime de soi; encouragent l’entraide et la solidarité en groupe pour certains types de devoirs (par exemple : recherches historiques, recherche en sciences, établissement d’une carte de géographie, …); prévoient un renforcement dans les matières lacunaires, ... Ils mettent également en place d’autres formes de soutien (logopède, psychomotricien, psychologue, …) en rapport avec un dysfonctionnement observé et avec l’accord de la famille.
• Les « activités culturelles et sportives » le mercredi après-midi, ainsi que des sorties et excursions pendant les congés scolaires.
• La « fête annuelle »
• La « conseil des usagers » (une fois par trimestre) pour faire le point sur les activités.

Résultats obtenus
Fin décembre 2013, l’école de devoirs comptait une trentaine d’inscrits (dont 2/3 sont issus de l’école initiatrice du projet) et une vingtaine d’usagers réguliers.

La taille réduite de l’institution permet des relations personnalisées : un encadrant pour 1 à 3 usagers maximum.

A une exception près, les usagers sont tous d’origine étrangère (issus notamment d’Europe de l’Est et d’Afrique). Presque tous découvrent le français pour la première fois et doivent s’y habituer car c’est le seul moyen pour eux de comprendre et de se faire comprendre.
Sur le plan scolaire, ils ont du mal à assimiler la matière en raison de leur mauvaise maîtrise du français. Comme par exemple, ce jeune qui souffre de crampes tellement il est stressé par les travaux à réaliser en français et qui perturbait le groupe à l’école de devoirs. Pris à l’écart par un encadrant, il a pu exprimer son problème et retrouver une certaine sérénité. Autre exemple, celui de Mohamed, jeune marocain arrivé il y a 6 mois et dont la compréhension du français se limite pratiquement aux formules de politesse. Il parle espagnol, car avant d’arriver en Belgique il a séjourné en Espagne. Lorsqu’il ne parvient pas à s’exprimer en français et à se faire comprendre, il formule sa pensée par écrit en espagnol et utilise le traducteur informatique.

Les encadrants aident ces jeunes à apprendre le français et à s’améliorer dans une ambiance conviviale, au rythme adapté, différent de la discipline scolaire. Pour les responsables de cette école de devoirs multiculturelle, l’important c’est le « lien social ».

Lorsque les jeunes arrivent sans devoirs à effectuer, les encadrants leur proposent d’autres activités en liaison avec le travail scolaire (jeux éducatifs, par exemple) ou encore des révisions sur base d’anciens examens.

Certains jeunes ne viennent que pour le soutien scolaire et ne participent pas aux activités du mercredi. Pourtant, les animations du mercredi sont riches et complémentaires aux apprentissages dans la mesure où elles permettent aux adolescents de découvrir le plaisir de travailler en commun, de tester différentes techniques artistiques, d’être sensibilisés aux projets environnementaux et citoyens... Ces animations gratuites leur permettent de découvrir d’autres moyens d’actions, de reprendre confiance en eux, de s’investir autrement et de comprendre qu’ensemble ils peuvent développer de grands projets.

Les usagers semblent satisfaits de l’accompagnement qui leur est proposé, comme cette jeune fille qui a déjà signalé aux encadrants qu’elle reviendra l’année prochaine car l’école de devoirs « la rassure », ou ce garçon plus âgé qui a pu rejoindre un autre niveau d’études et qui continue à fréquenter l’école de devoirs car elle « l’aide beaucoup ». D’autres encore viennent régulièrement signaler des interros réussies grâce à l’accompagnement des encadrants.


Soutien reçu par les condisciples, collègues, direction et parents
• Soutien de l’école initiatrice du projet qui accueille l’école de devoirs dans ses locaux, met à disposition du matériel et coopère au quotidien avec les encadrants. Par exemple, coordination avec le professeur de français pour retravailler une dictée vue en classe.
• Forum avec une vingtaine d’associations du quartier (tant des associations tournées vers les jeunes que préoccupées d’intégration sociale et de multiculturalité) pour favoriser l’ancrage de l’école de devoirs et établir un partenariat pour l’organisation des activités du mercredi.
• Manque de contacts avec les familles malgré que celles-ci soient régulièrement tenues au courant des activités proposées et invitées à y accompagner leurs enfants (comme par exemple, la fête annuelle).

Points forts et points faibles de l’expérience
Après 6 mois de fonctionnement, les responsables indiquent que l’expérience sera poursuivie et amplifiée dans les années à venir.

Points forts :
• On constate une amélioration des résultats scolaires des usagers réguliers.
Il ressort des contacts avec les professeurs de l’école initiatrice du projet que ces jeunes font preuve de plus d’entrain et de rigueur dans leurs travaux. Ils ont acquis plus de confiance en eux.
• Les usagers font preuve de solidarité et de collaboration.
On le constate notamment dans les activités du mercredi après-midi où ils sont très souvent amenés à travailler en équipe.
• Ce projet accueille garçons et filles sans discrimination et permet à chacun de recevoir une éducation citoyenne.
• Ce projet est vécu positivement tant par les associations du quartier que par l’école initiatrice du projet qui le considère comme un complément à l’enseignement de jour.

Points faibles :
• Le nombre d’encadrants.
L’école de devoirs a dû refuser plus de 20 inscriptions en raison du manque d’encadrants. Elle accueille actuellement une dizaine d’usagers par jour. Avec des encadrants supplémentaires, elle pourrait en accueillir une quinzaine par jour et permettre aux jeunes de venir 3x/semaine (au lieu de 2x/semaine actuellement).
• Le manque de contacts avec les parents.
Les parents doivent juste signer le formulaire d’inscription. Les responsables pensent que c’est trop peu. La socialisation qui est un objectif prioritaire de l’école de devoirs passe aussi par le contact avec les parents. D’ailleurs, les usagers réguliers sont ceux dont les responsables ont rencontré les parents.
L’école de devoirs souhaiterait que les parents soient plus impliqués dans les activités du mercredi afin de favoriser la cohésion sociale. Les responsables pensent notamment à mettre sur pied un « atelier cuisine » qui permettrait d’aller à la rencontre des cultures au travers de repas pendant lesquels chaque communauté ferait découvrir aux autres la cuisine de son pays.
Les responsables pensent également à des « ateliers d’arts graphiques » où la parole ne serait pas un trop grand obstacle.
• Le matériel disponible.
L’école de devoirs dépend trop du matériel mis à disposition par l’école initiatrice du projet et les associations du quartier (jeux éducatifs, par exemple).
Les responsables souhaiteraient disposer de matériel propre et notamment acquérir de nouveaux ordinateurs pour que les jeunes puissent faire des recherches sur Internet et avoir accès à la plateforme contenant des sujets d’examens pour leurs révisions.
• Les activités du mercredi.
L’école de devoirs manque de financement pour ses activités extérieures, notamment, pour des excursions en vélo à la découverte de la Belgique.
• Le conseil de citoyenneté
Il n’y pas encore de noyau assez régulier pour l’activer.
(Conseil de citoyenneté : http://schoolsafetynet.pixel-online.org/DB_sstory_scheda.php?art_id=32&ta=&cou=&aut=&tip=&q=)

Comments on this Teachers Experience

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20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.