Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE EXPERIENCE
FR : Élève d’une famille éclatée
NAME AND SURNAME OF THE TEACHER
Éducateur de la cellule d’accrochage scolaire interne à l’école
SUBJECTS TAUGHT
Éducateur de la cellule d’accrochage scolaire interne à l’école
TYPE OF SCHOOL
École secondaire d’enseignement technique et professionnel, de la ville de Huy.
COUNTRY
Belgium
THEMATIC AREA
Identification of students’ at risk
DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
Ecole, cellule d’accrochage scolaire. Années scolaires 2008-2013.

Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
• Une jeune fille de 12 ans qui entre en secondaire. Son parcours familial est dramatique et elle n’a aucun intérêt pour l’école. Enfant, elle a vu son père asperger sa mère d’essence et y mettre le feu. La famille a éclaté. Le père est en prison. La mère a été fortement brulée et en conserve un lourd handicap. La jeune fille vit avec sa mère avec laquelle elle est en conflit permanent. La mère a fini par démissionner.
• L’éducateur de la cellule d’accrochage.

Description des faits
• Dès son arrivée à l’école, cette élève montre son désintérêt pour l’étude. Elle est souvent absente ou elle se fait systématiquement virer des cours en insultant les enseignants et.
• Elle est prise en charge par l’éducateur. C’est un véritable « chien enragé », selon lui (qui va la suivre pendant plusieurs années).
• A chaque rencontre avec l’éducateur elle répète le même discours : « je veux faire de l’électricité maintenant ! »

Actions menées pour identifier les causes des difficultés des élèves
Le travail mené depuis plusieurs années par l’éducateur avec les élèves au parcours chaotique, a abouti à la mise en place d’une cellule d’accrochage scolaire interne depuis de l’année scolaire 2013-2014.
Cet éducateur, anciennement éducateur de rue, intervient comme un atout, un joker pour beaucoup de ces jeunes. 90% de ceux-ci sont issus de milieux familiaux monoparentaux (où seule la mère est présente). Il leur manque l’autorité du père.
Ces jeunes ne savent pas se prendre en charge, sont en conflit avec leurs parents, font des « conneries », … Ils ont une mauvaise estime d’eux. A l’école ils sont des numéros, …

C’est là que commence le travail d’accompagnement :
• Ecouter, échanger, redonner une image positive de soi.
• Remettre des valeurs
• Accueillir les jeunes en début de journée (leur dire bonjour à la grille de l’école à leur arrivée). A l’école on est dans le respect, pas dans la crainte.
• Apprendre aux jeunes à « se prendre en mains » (ce qui, dans un premier temps, leur paraît être un discours d’extraterrestre), …

Actions menées pour résoudre la situation et problèmes rencontrés
• Puisque le discours récurrent de l’élève consiste à vouloir « faire de l’électricité tout suite », l’éducateur décide de la mettre face à ses responsabilités. Il lui présente un circuit électrique à monter. La jeune fille ne disposant d’aucunes compétences se trouve dans l’incapacité de réaliser le travail et comprend qu’il est temps de mettre fin à ce discours récurrent.
• A partir de ce moment comme le travail d’accompagnement. L’élève ne voulait pas faire de l’électricité. Elle voulait bouger, aller en atelier. Elle choisira finalement l’option « service sociaux ».
• Cette élève avait besoin de quelqu’un qui lui prête attention, qui ne la prenne pas directement en grippe (comme les profs). Elle avait besoin de respect, d’un cadre, d’une personne structurante.
• L’éducateur va la prendre en charge pendant 1 an. A l’âge de 13 ans, l’élève commet des bêtises et se trouve placée en Institution Publique de Protection de la Jeunesse – IPPJ (institutions pour jeunes délinquants) pendant plusieurs mois. Aucune information ne nous a été donnée sur cette période.
• A son retour à l’école, le travail d’accompagnement reprend. L’éducateur la suivra encore pendant trois ans.
• Cette élève était un « chien enragé », un petit mec qui jouait au foot au poste de gardien de but. Au fil des années, elle s’est apaisée et est devenue une magnifique jeune fille qu’il a fallu aussi guider par rapport à son attitude, le regard des autres, l’effet miroir, …
• En 4ème professionnelle, elle a souhaité changer d’orientation et comme elle réussissait, l’école a pu obtenir une dérogation pour qu’elle rejoigne une 4ème année de l’enseignement technique.
• Elle a quitté l’école en 2013 et se retrouve actuellement première de classe dans sa nouvelle école (hormis pour les cours de langue). Elle maintient le contact avec l’éducateur et elle lui téléphone chaque fois qu’elle reçoit un bulletin. Elle lui a annoncé qu’après ses humanités, elle voudrait devenir éducatrice.

Résultats obtenus
• Cette élève que l’on croyait perdue réussit ses études. Elle a même pu changer d’orientation et d’école.
• Elle a un projet d’avenir.
• Cette élève rebelle est devenue une jeune fille apaisée.
• Elle a trouvé dans l’éducateur la personne structurante qui lui manquait

Soutien reçu par les condisciples, collègues, direction et parents
• Aucun soutien de la part des enseignants. Personne dans l’école n’aurait parié un euro sur cette élève. Les professeurs voulaient l’exclure. L’éducateur est entré en opposition avec eux.
• La direction a soutenu la démarche de l’éducateur.
• La jeune fille n’a aucun soutien familial. Le père est absent (et probablement renié par sa fille), la mère a démissionné et la jeune fille est fille unique.
• Aucune information reçue quant à un éventuel suivi de la famille par les services sociaux.

Points forts et points faibles de l’expérience
Cette expérience invite à une réflexion sur la mission de l’école aujourd’hui.

Points forts :
• Il faut saluer l’acharnement de l’éducateur à soutenir l’élève à contre-courant des enseignants. Il s’est battu pour que cette élève reste à l’école, car pour lui les élèves ne sont pas des numéros.
• L’éducateur intervient en tant que personne structurante dont beaucoup d’élèves semblent manquer dans leur entourage (le joker dont ils avaient besoin).
• La direction soutient la démarche et a pu la transformer en cellule d’accrochage scolaire interne.

Points faibles :
• La vision de l’école prônée par l’éducateur (écouter, échanger, redonner au jeune l’estime de soi, puis après instruire) ne passe pas parmi les professeurs.
Selon lui, pour faire de l‘accrochage scolaire, il ne faut pas penser école. C’est un moule trop rigide et qui n’est plus adapté aux jeunes d’aujourd’hui. L’enseignement doit faire évoluer les enfants au lieu de se centrer uniquement sur l’instruction et l’apprentissage des matières.
• Pour l’éducateur, il faut remettre des valeurs dès l’enseignement primaire, en finir avec le concept de « l’enfant-roi » qui produit des jeunes incapables de se prendre en mains.

Comments on this Teachers Experience

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20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.