Donner des indices d’explication possible du succès
• La volonté du Directeur de prendre à bras le corps la problématique du décrochage scolaire et de s‘inscrire dans un démarche de projets. Le directeur a identifié un défi sur lequel il a mobilisé l’équipe éducative. C’est un leader encourageant son équipe à chercher des solutions et pas seulement à relever des problèmes.
• L’interaction permanente de l’EASI avec la classe de l’élève accompagné et l’ensemble de l’équipe éducative.
• L’octroi de subsides complémentaires a permis de professionnaliser le dispositif dès son démarrage.
Trois professeurs (1 temps plein, 2 mi-temps) ont été affectés au dispositif. D’autres professeurs (notamment le professeur de gymnastique) sont intervenus en appui.
L’équipe de l’EASI a également pu faire appel à des formateurs externes et a bénéficié d’une formation sur les « intelligences multiples ».
Deux locaux ont été aménagés et mis à disposition de l’EASI : un local de vie (dans lequel sont notamment pris des repas) et un local de travail (une classe).
Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
Le fonctionnement du dispositif implique de nombreuses interactions :
• à l’interne, les contacts sont permanents entre l’équipe EASI et la classe d’origine (via le processus original de remise en ordre) ainsi qu’avec l’ensemble de l’équipe éducative (via l’apéritif thématique du vendredi, les conseils de classe, …) ou encore les parents (rencontrés chez eux si nécessaire) ;
• à l’externe, ce sont les collaborations avec les associations opérant dans le quartier, les services de police, les services de protection de la Jeunesse, les organismes divers pour les activités sportives et culturelles,…).
Signalons également une vidéo sur « l’intégration » réalisée par une classe de l’école en 2012, dans le cadre de la campagne « ma classe fait sa TV » organisée par le Ministère de l’enseignement.
Lien You tube :
http://www.youtube.com/watch?v=YotRG4sD62M
Décrire l’action des politiques éducatives, au niveau local, régional ou national
Ce dispositif s’inscrit dans la reconnaissance de l’école en « encadrement différencié » par le Ministère de l’enseignement.
Système en vigueur depuis l’année scolaire 2010-2011 pour assurer à chaque élève du premier degré et du second degré (principalement la 3ème professionnelle, dont les élèves ont 33% de chance d’arriver à un diplôme) des chances égales d'émancipation sociale dans un environnement pédagogique de qualité.
Cette reconnaissance est fonction de l’indice socio-économique du quartier d’implantation de l’école (revenu par habitant, niveau des diplômes, taux de chômage, taux d’activité professionnelle, confort des logements, …).
Elle donne lieu à des moyens humains et financiers complémentaires et implique des synergies avec les associations locales et régionales agissant dans le quartier d’implantation de l’école.
L’école s’engage à renforcer la maîtrise des apprentissages de base et de la langue française en particulier, à lutter contre l’échec scolaire par la mise en œuvre de remédiation immédiate et de pédagogies différenciées, ainsi qu’à prévenir le décrochage scolaire et, ce faisant, les éventuels phénomènes d’incivilités et de violence.
En effet, au sein de l’EASI la prise en charge est multiple : intégration d’élèves immigrés, élèves présentant des difficultés d’apprentissage, élèves en relations négatives à l’autorité et aux pairs, …
Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Ce dispositif n’est pas spécifique aux écoles reconnues en « encadrement différencié ». N’importe quelle école peut développer un projet identique.
Un groupe de travail composé de professeurs, d’éducateurs, de membres des équipes PMS et Médiation, …. se réunit en interaction avec la Direction, pour construire l'ossature du dispositif et en fixer les objectifs.
L'objectif principal d’un dispositif d’accrochage étant de « réconcilier l'élève avec l'école » (lutter contre le décrochage, contre la démotivation et aider le jeune en difficulté à changer ses représentations de l'école et de l'autorité).
Le dispositif varie d’une école à l’autre, en fonction de l’investissement et de la créativité de l’équipe éducative. Il évolue d’années en années car il donne de bons résultats.
Les prises en charge ont une durée très variable : pour certains jeunes une ou deux rencontres suffisent, pour d’autres 30 heures sont nécessaires. Dans d’autres cas encore, la prise en charge est beaucoup plus longue : 15 jours à trois semaines (renouvelable), voire 3 mois (renouvelable).
Le nombre de jeunes accompagnés est lui aussi très variable : de 10 à 70 jeunes par année scolaire, voire plus d’une centaine.
Le fonctionnement du dispositif nécessite différents moyens :
• Une équipe d’intervention pluridisciplinaire (enseignants, éducateurs, assistants sociaux, agent CPMS, médiateurs, collaborations avec des services externes)
• Des locaux adéquats (local de vie et local de classe, par exemple).
• Le financement du personnel mis à disposition et des activités de socialisation. Sur ce point, seules les écoles reconnues en « encadrement différencié » disposent de moyens financiers émanant du Ministère de l’enseignement. Pour les autres, c’est la débrouille pour obtenir d’autres subsides ou encore le bénévolat.