Lifelong Learning Programme

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TITLE OF THE SUCCESS STORY
Accompagnement d’une jeune fille à « haut potentiel »
COUNTRY WHERE IT TOOK PLACE
Belgium
AUTHOR OF THE SUCCESS STORY
Teacher
SCHOOL TYPOLOGY
High Secondary School
THEMATIC AREA
Identification of students’ at risk
DESCRIPTION OF THE SUCCESS STORY
Les principaux acteurs impliqués
Le conseiller psychopédagogique, l’élève, ses parents.

Quand, où et comment l’histoire a eu lieu
L’expérience se déroule au sein d’une école d’enseignement général. Année scolaire 2012-2013.


Fin octobre, à la suite du conseil de classe réuni pour l’établissement du bulletin de Toussaint, le conseiller psychopédagogique du Centre Psycho-Médico-Social - CPMS est informé des absences répétées d’une jeune fille d’une classe de 4ème année. Cette jeune fille risque de devenir « élève libre » (ne pas pouvoir présenter les examens de fin d’année en raison d’un nombre trop élevé d’absences et de ce fait ne pas avoir accès à la certification).


Le conseiller CPMS rencontre l’élève après les vacances de Toussaint. La jeune fille âgée de 16 ans est une élève à « haut potentiel ». C’est une élève surdouée, dont le quotient intellectuel est supérieur à 130. Cette jeune fille est en plein décrochage : phobie scolaire, dégoût scolaire.



Parallèlement, cette élève, fille unique, vit une situation familiale complexe :
• les disputes sont incessantes avec ses parents « pour tout et pour rien ».
Son père âgé d’une quarantaine d’années, ancien ouvrier en usine, est en chômage. Il semble s’y complaire. Il ne fait pas de démarches en vue de trouver un emploi. La journée, il ne fait rien, va au café, … « joue avec l’argent du ménage » selon la jeune fille et met la famille en difficultés financières. Le soir, il « glande », fume des « joints », joue à la playstation, regarde la TV et fait beaucoup de bruit, ce qui empêche sa fille de dormir. En outre, Il possède une arme à feu. C’est un homme désoeuvré.
Sa maman par contre vient de trouver un emploi. La jeune fille ne comprend pas pourquoi elle ne fait rien pour secouer son mari. Elle en est follement amoureuse selon les dires de la jeune fille.
• La maison présente un grand inconfort : trop de bruit (pas d’isolation entre les étages), pas d’eau chaude, douche dans la cuisine (pas d’intimité), un seul poêle à pétrole pour toute la maison situé dans la cuisine, il y fait froid, … La maison est en rénovation mais ça n’avance pas.
La jeune fille dort mal et est souvent malade. Soit elle ne vient pas le matin à l’école parce qu’elle est trop fatiguée, soit elle présente un certificat médical.



Un deuxième entretien a lieu 15 jours plus tard. Le conseiller CPMS propose à l’élève de rejoindre l’internat de l’école où il reste de la place. La jeune fille n’y est pas opposée. Elle n’y avait pas pensé car elle habite tout près de l’école et que sa famille a des moyens financiers limités. Toutefois, elle exprime qu’à la maison elle peut fumer des « joints » avec son père et que ses parents lui laissent une certaine liberté qu’elle va perdre à l’internat. Sa réponse est ambigüe. Elle est dans l’ambivalence.



Le conseiller CPMS rencontre ensuite la maman qui admet qu’il y a un problème de gestion de l’autorité parentale et des disputes familiales, particulièrement entre la jeune fille et son père. Mais, elle soutient son mari. Sur le plan matériel, elle dédramatise la situation et évoque la situation financière du ménage.



En décembre, lors de la réunion de parents précédant les vacances de Noël, la maman rencontre à nouveau le conseiller CPMS car les problèmes soulevés ont été évoqués en famille. Elle confirme l’ambivalence de sa fille face à l’internat et indique que la famille a fait un prêt pour poursuivre les travaux d’aménagement de la maison.



Le conseiller CPMS propose alors de rencontrer le Service d’Aide à la Jeunesse – SAJ pour trouver d’autres idées et/ou financer une partie de l’internat. La maman accepte et toute la famille se présente à l’entretien avec une déléguée à la jeunesse. Le conseiller CPMS est également présent.



Les problèmes familiaux sont confirmés. La déléguée à la jeunesse n’a pas d’autres idées que celle de l’internat qu’elle estime être une bonne solution. Les parents admettent la solution. La jeune fille essaye de négocier un autre internat où elle se sentirait plus libre, car elle est toujours dans l’ambivalence. La déléguée à la jeunesse renvoie la famille vers le Centre Public d’Action Sociale – CPAS (aide sociale pour les personnes démunies) pour l’aide au financement de l’internat et propose avec le conseiller CPMS d’aider les parents dans les démarches à effectuer.



On est en février. Cela fait déjà 6 mois que la jeune fille est en décrochage. Le conseiller CPMS attend le contact des parents pour effectuer les démarches au CPAS.



La jeune fille rencontre à nouveau le conseiller. Elle indique que le prêt a été accordé, que les matériaux sont là, mais que son père ne fait rien. L’autre internat où elle voulait aller est complet et elle souhaite maintenant intégrer celui de l’école. Les parents semblent revenir sur leur décision d’effectuer des démarches auprès du CPAS. La mère bien informée pense que la famille n’obtiendra pas d’aide. Mais il y a aussi probablement derrière ce changement d’attitude, une sorte de « honte » à se présenter au CPAS, la difficulté d‘effectuer une telle démarche et de devoir raconter ses problèmes.



Lors de l’entretien (ainsi que dans un entretien ultérieur avec la mère), le conseiller s’aperçoit qu’il est instrumentalisé par la jeune fille vis-à-vis des parents (« le conseiller a dit que » … ), ce qui énerve les parents et ne va pas permettre une gestion sereine du problème. Il se sent « grillé ». Il passe le relais à la direction de l’école.



Fin mars, juste avant les vacances de Pâques, la jeune fille est reçue par la sous-directrice à laquelle elle exprime son souhait d’intégrer l’internat mais aussi son projet pour la suite de sa scolarité. Elle souhaiterait, au terme de la 4ème année de l’enseignement général, entrer en 5ème année de l’enseignement technique artistique, dans une autre école, à Liège, où elle pourrait aussi intégrer un autre internat. C’est un projet réaliste et intéressant sur le plan scolaire. Il est soutenu par l’école.



La direction fixe rapidement un rendez-vous avec la maman. L’entretien est déterminant. Après les vacances de Pâques, la jeune fille intègre l’internat de l’école et la maman a finalement pris un emploi supplémentaire pour payer la pension.



Mais, la jeune fille a du mal à s’intégrer à l’internat. Elle n’accepte pas les règles imposées au niveau de l’étude, du fonctionnement ou encore les horaires. Elle pleure, elle téléphone à sa maman qui recontacte le conseiller CPMS.



Au final, cette difficulté d’intégration n’a duré que 2/3 jours et semble être habituelle. La plupart des jeunes filles connaissent ces difficultés à leur arrivée.



La jeune fille est maintenant bien intégrée, elle accepte les règles et elle est présente au cours tous les jours. Elle va pouvoir terminer sereinement son année scolaire et décrocher le « certificat de réussite partielle avec réorientation », lui permettant d’intégrer l’enseignement artistique. Elle ne vient plus trouver le conseiller CPMS (si ce n’est une fois par la suite, pour évoquer le comportement de son père qu’elle souhaite toujours voir changer). Le décrochage est solutionné, il aura duré près de 8 mois.

Les raisons pour lesquelles l’histoire peut être considérée comme un succès.
• La jeune fille n’est plus en décrochage. Elle va terminer l’année scolaire.
• Elle s’est intégrée à l’internat.
• Elle s’est mise en projet pour la suite de ses études. Un projet réaliste, qui donne du sens et qui va la remotiver.

Le point de départ de l’élève, pour bien comprendre le degré de succès
Un tiers des jeunes à haut potentiel éprouvent de grosses difficultés dans l’enseignement secondaire. Ces jeunes n’ont jamais étudié, ils réussissaient sans travailler ! Arrivés au deuxième degré où les matières se complexifient, ils ont des lacunes (notamment dans les cours de langues) et se retrouvent en échecs scolaires. Parallèlement, se développent des difficultés relationnelles avec les autres élèves, des situations de bouc émissaire, …
Le mal-être s’installe (dégoût de l’école, phobie scolaire), ce qui compromet généralement la réussite.



La jeune fille se trouve dans cette situation. Elle est en échec et aura du mal à réussir son année. Elle est isolée dans la classe en raison de son « haut potentiel », mais elle n’est pas rejetée. Elle est dégoûtée de l’école et elle décroche. Tous les moyens sont bons pour ne pas venir à l’école (comme par exemple, des certificats médicaux peu crédibles).



Elle cumule ce problème avec des difficultés familiales importantes tant sur le plan relationnel (conflit avec les parents) que matériel (les conditions d’une vie décente ne semblent pas réunies dans la maison qu’elle habite avec ses parents).



Sa situation est complexe, mais elle a les capacités pour s’en sortir. Elle est intelligente et elle a beaucoup de caractère.
CRITICAL ANALYSIS
Donner des indices d’explication possible du succès
• La jeune fille s’est sentie entendue et soutenue par le conseiller CPMS ainsi que les autres intervenants.
• La jeune fille a pris ses responsabilités. Elle a fait le choix de l’internat malgré son ambivalence. Son espoir était de faire changer son père, mais finalement c’est elle qui a accepté le changement et qui a pris distance avec sa famille.
• Les parents ont donné leur accord et la maman a trouvé les moyens financiers pour assumer l’internat. Tout le monde s’en est sorti la « tête haute ».
• Les choses ont bougé dans la famille même si tout n’est pas résolu.
• L’école a réagi rapidement à la demande du conseiller CPMS et a pris le relais.
• La jeune fille a formulé un projet d’études crédible.

Analyser l’interaction entre les différents acteurs impliqués
• La collaboration a été excellente entre le CPMS, le SAJ et l’école. Les intervenants se connaissent, ils travaillent en réseau.
• La famille (principalement la maman) a maintenu un dialogue permanent avec le conseiller CPMS, même dans les moments difficiles.

Identifier et décrire le potentiel de transférabilité de l’expérience
Cette situation complexe a pu être résolue parce que les intervenants se sont mis à l’écoute de la jeune fille et de ses parents.
Le temps qu’il a fallu (3/4 d’année) pour mettre en place la solution a été trop long, tout le monde en convient, mais les situations sont toujours plus complexes que ce que l’on croit.
Il faut permettre aux idées de mûrir, aux personnes d’évoluer. Il fallait que ce soit la décision de la famille, « leur décision ». Il fallait que chacun d’entre eux soit entendu dans sa manière de voir les choses.

20 December 2014

Final Partners’ meeting

The fourth partners’ meeting took place in Florence (IT) on 15 December 2014. The meeting had the objective to check the activities carried out since the third meeting of the project and share and assess the in progress results. A special focus has been dedicated to the presentation of the strategies to solve the case scenarios.