DESCRIPTION OF THE EXPERIENCE
Lieu et période où l’expérience a eu lieu
Espace de soutien. Année scolaire 2013-2014.
Principaux acteurs impliqués (avec une attention particulière pour le profil de l’élève)
• Un élève doublant, classe de 5ème année d’enseignement général.
Il a décroché l’année précédente. Il est démotivé, il manque de confiance en lui, il n’a pas de projet personnel. Il recommence l’année avec son bagage négatif.
• L’intervenant de l’espace de soutien.
Description des faits
• Début octobre 2013, l’éducateur de niveau s’inquiète du nombre d’absences de l’élève. Il l’adresse à l’intervenant de l’espace de soutien qui vient d’être mis en place par l’école pour les élèves en difficultés.
• Au terme d’un premier entretien, l’intervenant accepte de prendre en charge l’élève et de l’accompagner dans la résolution de ses problèmes. L’objectif fixé est la réussite de l’année scolaire.
• Pour y arriver, l’intervenant va travailler les ressources et les compétences de l’élève en « co-construction » avec lui.
Actions menées pour identifier les causes des difficultés des élèves
• L’intervenant de l’espace de soutien pratique le coaching scolaire. Il accompagne l’élève dans la résolution de son problème en lui apportant son « coffre à outils ». La solution est « co-construite » avec l’élève en fonction de ses besoins.
• Lorsque la situation le nécessite, l’intervenant réoriente l’élève : en interne (éducateurs, enseignants, Centre psycho-médico-social), en externe (planning familial, centre d’information pour jeunes, service universitaire spécialisé dans les troubles de l’apprentissage, …).
Actions menées pour résoudre la situation et problèmes rencontrés
• L’intervenant reçoit le jeune pour un premier bilan. Lors de cet entretien, l’intervenant fait connaissance avec le jeune et échange avec lui sur ses difficultés. Le jeune n’est pas jugé. Le contenu de l’entretien lui appartient, l’intervenant n’est expert que du cadre.
• Au terme de l’entretien, l’intervenant accepte le coaching du jeune et propose d’en fixer les modalités dans un contrat. Il s’agit d’un contrat oral qui reprend les deux demandes du jeune (aide en méthode de travail et organisation, aide à l’étude) et les outils offerts par l’intervenant. Le jeune est demandeur, il accepte le contrat.
• Un deuxième rendez-vous est fixé la semaine suivante. L’intervenant souhaite réaliser une analyse plus approfondie des difficultés de l’élève. Il utilise un protocole d’intervention basé sur les formations qu’il a suivies (en coaching et en PNL - Programmation Neuro-Linguistique).
Un inventaire complet est réalisé de ce qui ne va pas à la maison, lorsque le jeune rentre de l’école (à quelle heure il rentre, s’il prend un goûter, comment il travaille, où il travaille, s’il y a des frères et sœurs présents, ….). C’est là que commence le travail de co-construction avec le jeune. L’intervenant insiste sur la ritualisation des apprentissages. Ainsi, par exemple, il est décidé de commun accord que le jeune :
- Prendra un goûter en rentrant à la maison parce qu’il a faim
- Ne travaillera plus dans le salon parce que ses frères et sœurs y jouent
- Investira sa chambre, s’y installera pour travailler (créer un espace de travail adapté, être bien assis, disposer d’une bonne luminosité …)
- Fixera des limites à l’utilisation de son GSM ….
- Fera un planning de son travail de la semaine (en y intégrant également ses activités personnelles). Il ne sait jamais par quoi commencer (il prend parfois ¼ heure à se décider).
• Les séances se poursuivent. L’intervenant aborde la manière de mettre ses cours en ordre, la façon d’étudier, la gestion quotidienne du travail, …
• Un problème survient à l’occasion d’un travail de français que l’élève devait réaliser avec un condisciple en difficultés comme lui. Les deux élèves ne se voient pas, n’arrivent pas à travailler ensemble et le travail n’est pas fait (lecture d’un livre, résumé et exposé oral par la suite).
A aucun moment l’élève n’a osé aller trouver le professeur pour lui faire part du problème. Cet échec risque de compromettre à nouveau sa réussite.
L’intervenant en parle avec lui et propose une médiation avec le professeur de français, qui l’accepte. Le jeune propose de refaire le travail seul sur un autre livre. Le professeur accepte. Ce nouveau travail est en cours. L’élève semble respecter son engagement.
D’octobre 2013 à février 2014, l’intervenant a effectué cinq séances de coaching avec l’élève, pendant les heures de cours.
Résultats obtenus
Bilan après 5 mois de coaching :
• L’élève a progressé. Il se sent plus en confiance, il s’engage plus dans son travail, il est plus régulier à l’école (moins d’absences), il a de meilleures notes, il se sent plus en situation de réussite que d’échec.
• Sans l’accompagnement de l’intervenant de l’espace de soutien au moment de l’échec du travail de français, il aurait probablement à nouveau décroché et raté son année.
• Cet élève présente encore de nombreuses lacunes. La réussite n’est donc pas certaine. L’intervenant en a parlé avec lui et souhaite poursuivre l’accompagnement. Il voudrait pouvoir suivre l’élève 1h/semaine. Il reste notamment un important travail à faire sur le projet personnel de l’élève.
Soutien reçu par les condisciples, collègues, direction et parents
• Le jeune n’est pas isolé dans la classe, mais il ne demande pas facilement de l’aide aux autres élèves. Dans le groupe-classe, il n’y a pas beaucoup de partage entre les élèves sur le plan scolaire.
• Le jeune communique peu avec ses parents. L’intervenant n’a pas d’autres infos sur la famille.
• Le professeur de français s’est adapté à la demande de son collègue de l’espace de soutien. Il a accepté que le jeune recommence son travail.
Points forts et points faibles de l’expérience
L’espace de soutien étant nouveau et l’accompagnement de l’étudiant toujours en cours, l’analyse devra être affinée. Toutefois, on peut d’ores et déjà relever les points suivants.
Points forts :
• Il faut saluer la mise en place par la direction d’un espace de soutien pour les élèves en difficultés.
• L’intervenant de l’espace de soutien est un enseignant motivé et formé au coaching. Il est à 100% preneur de la démarche.
• L’espace de soutien est situé dans un local discret.
• Il n’y a pas de stigmatisation de l’élève. Les élèves ne sont ni jugés, ni sanctionnés. Ils sont accompagnés dans la résolution de leur problème.
• L’intervenant jouit d’un important capital sympathie auprès des élèves.
• Le professeur de français a accepté la médiation proposée par son collègue.
Points faibles :
• Les heures professeurs consacrées à l’espace de soutien sont insuffisantes. L’intervenant dépasse largement le cadre des 10h/semaine qui lui ont été attribuées.
• Les séances de coaching sont de courte durée (50 minutes)
• Le coaching se fait pendant les heures de cours. L’élève doit donc s’absenter de la classe, ce que certains professeurs n’apprécient pas.
• L’élève a recommencé son année avec le bagage négatif de l’année précédente. Aucune prise en charge n’a été organisée pour lui pendant les vacances scolaires. Cela interpelle l’intervenant de l’espace de soutien.
